COVID-19 : La perspective se rapproche d’un vaccin nasal
Plusieurs équipes travaillent au développement d’un vaccin nasal anti-COVID, plus simple à administrer dans les pays en développement, ainsi que chez les enfants. Ce candidat vaccin inhalé COVID-19, développé par une équipe d’infectiologues de l'Université de l'Iowa (UI) démontre ici son efficacité à prévenir la maladie et la transmission, chez la souris. Ces données, présentées dans la revue Science Advances témoignent, une nouvelle fois, des progrès très rapides de la recherche, pour faire face à la pandémie, partout dans le monde. Enfin, la vaccination intranasale apparaît particulièrement adaptée à protéger contre le COVID, dont le principal point d’entrée est le nez.
De plus ce candidat intranasal est à dose unique. Un avantage supplémentaire, alors que « si les vaccins actuellement disponibles contre le COVID-19 sont efficaces, une large proportion de la population mondiale n'est toujours pas vaccinée et il existe un besoin critique de davantage de vaccins faciles à utiliser pour stopper la transmission du virus et le développement de la maladie » précise l’auteur principal, le Dr Paul McCray, professeur de pédiatrie-médecine pulmonaire, de microbiologie et d'immunologie à l'UI Carver College of Medicine : « Si ce nouveau vaccin COVID-19 s'avère efficace chez l'Homme, il pourra contribuer à bloquer la transmission du SRAS-CoV-2 et contrôler la pandémie de COVID-19 ».
Un besoin mondial toujours considérable de vaccins simples et efficaces
Contrairement aux vaccins traditionnels qui nécessitent une injection, ce vaccin est administré par spray nasal, de manière similaire à son homologue contre la grippe. Le schéma de vaccination est à dose unique. Le candidat peut être conservé à la température normale du réfrigérateur pendant au moins 3 mois. Parce qu'il est administré par voie intranasale, il est donc très facile à administrer, en particulier pour les personnes « qui ont peur des aiguilles ».
La plateforme vaccinale qui a permis le développement de ce candidat est en développement depuis plus de 20 ans et a donc été mise au service de nouvelles formulations de vaccins pour lutter contre le COVID-19 dès les premiers jours de la pandémie.
Le vaccin protège non seulement contre l'infection et la transmission.
Le candidat utilise un virus inoffensif (PIV5) pour administrer la protéine de pointe du SRAS-CoV-2 dans les cellules où elle déclenche une réponse immunitaire protectrice contre l'infection COVID-19. Le PIV5 est apparenté aux virus du rhume et infecte facilement différents mammifères, y compris les humains, sans provoquer de maladie significative. L'équipe de recherche a déjà montré que cette plateforme vaccinale permet de développer des vaccins très protecteurs -toujours chez l’animal- contre une autre maladie à coronavirus bien connue (MERS).
Ce candidat cible les cellules qui tapissent les voies nasales et respiratoires. Ces cellules sont le principal point d'entrée de la plupart des infections par le SRAS-CoV-2 et le site de réplication précoce du virus. Le virus produit dans ces cellules peut envahir plus profondément les poumons et d'autres organes du corps, ce qui peut entraîner une forme sévère de la maladie. De plus, le virus fabriqué dans ces cellules peut être facilement excrété par expiration, ce qui favorise la transmission interhumaine.
Le candidat induit une réponse immunitaire localisée, impliquant des anticorps et une immunité cellulaire, et cette réponse suffit à protéger totalement les souris des doses mortelles de SARS-CoV-2. Le vaccin a également empêché l'infection et la maladie chez des furets et également bloqué la transmission entre furets.
Il reste donc à valider son efficacité chez l’Homme.