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COVID-19 : La plus large étude sur ses effets à long terme

Actualité publiée il y a 2 années 1 mois 1 jour
Nature Communications
1 personne sur 20 ayant participé à la recherche ne s'est toujours pas remise à ce jour du COVID-19, soit, entre 6 et 18 mois après l'infection (Visuel Adobe Stock 366082497)

Les scientifiques apprennent avec le temps sur la maladie COVID et ses formes longues. Cette équipe de virologues et de cliniciens de l’Université de Glasgow nous livrent ainsi les résultats de l’étude Long-CISS (Covid In Scotland Study), l'une des études les plus larges à ce jour sur les effets à long terme du COVID-19. Avec une conclusion cruciale : 1 personne sur 20 ayant participé à la recherche ne s'est toujours pas remise à ce jour du COVID-19, soit, entre 6 et 18 mois après l'infection par le SRAS-CoV-2.

 

L'étude CISS menée à l'Université de Glasgow avec le soutien de Public Health Scotland, du NHS écossais et les Universités d'Aberdeen et d'Édimbourg a été lancée en mai 2021 pour mieux cerner l'impact à long terme du COVID 19 et comparer non seulement les résultats de santé mais aussi de bien-être et de qualité de vie des personnes ayant eu le COVID vs des personnes jamais infectées. Il s’agit aujourd’hui de la première analyse des données de l'étude toujours en cours. Menée auprès de 33.281 personnes diagnostiquées avec infection par le SRAS-CoV-2, appariées à 62.957 témoins jamais infectés, l’étude a suivi par questionnaires à 6 12 et 18 mois après l’infection, les données de santé et de qualité de vie des participants. Les chercheurs ont également rapproché ces données avec celles des dossiers d'hospitalisation et de décès.

42 % des personnes infectées par le COVID-19 ne se sentent que partiellement rétablies entre 6 et 18 mois après l'infection

C’est la principale conclusion de l’analyse qui confirme ainsi la durée souvent longue de certains symptômes de la maladie chez près d’une moitié des personnes atteintes.

 

Un rétablissement souvent partiel : les détails de cet aspect « partiel » du rétablissement ne sont pas révélés, cependant les auteurs précisent, dans leur communiqué, qu’il s’agit « d’une gamme de symptômes allant de légers à modérés qui n'entraîneraient pas nécessairement un diagnostic de COVID long ». Cela suggère que ces symptômes prolongés sont généralement sous-estimés par les études épidémiologiques portant sur l’incidence et la prévalence des COVID longs.

 

Pas de fumée sans feu : l’analyse précise en effet que :

 

  • les personnes atteintes d'une infection asymptomatique ne souffrent d’aucun impact à long terme ;
  • par ailleurs, les personnes vaccinées avant l'infection par le COVID-19 semblent bénéficier d’une protection contre certains symptômes à long terme.

 

Un impact aigu de la maladie : l’étude sensibilise aux effets fréquemment considérables de l’infection COVID. Un effet décrit également comme « de grande envergure », c’est-à-dire avec un large spectre de symptômes, des impacts sur le fonctionnement quotidien et la qualité de vie. Néanmoins ces symptômes du COVID long sont plus fréquemment associés à des infections graves ayant nécessité l’hospitalisation.

 

  • Les symptômes les plus signalés comprennent toujours l'essoufflement, les douleurs thoraciques, les palpitations et la confusion ou le « brouillard cérébral ».
  • L’âge reste un déterminant majeur des formes longues : le risque de COVID long est bien plus élevé chez les personnes plus âgées, les femmes et les personnes issues de communautés défavorisées.
  • La préexistence de comorbidités dont les maladies respiratoires et la dépression est également un facteur de risque confirmé de COVID long.

 

Et la récupération ? Elle n’est pas évidente ou marquée pour la majorité des personnes infectées :

 

  • 13 % signalent une amélioration au fil du temps ;
  • 11 % ont signalé une certaine détérioration.

 

L’auteur principal, le Pr Jill Pell, professeur de Santé publique à l'Université de Glasgow, commente cette analyse : « la plupart des gens se rétablissent rapidement et complètement après une infection par COVID-19, mais certaines personnes développent une grande variété de problèmes à long terme (…) Notre étude est importante car elle ajoute à notre compréhension du COVID long en population générale, et pas seulement chez les patients qui ont été hospitalisés ».

 

Enfin les auteurs rappellent que la vaccination apporte une protection certaine également contre les formes longues : « nous apportons de nouvelles preuves sur l’efficacité d’une vaccination complète à réduire le risque de COVID long et appelons donc tous ceux qui sont éligibles au vaccin COVID à saisir l'opportunité d'améliorer leur protection ».