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COVID-19 : La stratégie de vaccination doit être mondiale

Actualité publiée il y a 3 années 2 mois 1 semaine
The Lancet
L’objectif de la vaccination contre le COVID-19 ne sera pas atteint sans une couverture maximale mondiale (Visuel Adobe Stock 376174493)

Pour que la stratégie de vaccination contre le COVID-19 soit efficace, elle doit être mondiale, soutiennent ces 7 auteurs experts de premier plan dans les vaccins, les politiques de santé et les maladies infectieuses : les vaccins doivent être produits à grande échelle, à un prix abordable et déployés avec un souci d'égalité dans le monde entier, afin d’être disponibles là où ils sont le plus nécessaires. L’objectif de la vaccination contre le COVID-19 ne sera pas atteint sans une couverture maximale mondiale, écrivent-ils dans la revue The Lancet.

 

Cette analyse qui couvre 32 pays, comprend une évaluation de 26 vaccins de premier plan en termes de contribution possible de chacun à l’atteinte de l'immunité vaccinale mondiale : « avoir de nouveaux vaccins anti-COVID-19 n'aura de sens que si les gens du monde entier peuvent se faire vacciner en temps opportun. Les vaccins doivent être abordables et disponibles pour tous les pays, et les gouvernements doivent avoir les capacités administratives et politiques de les déployer localement de manière adaptée ».

La distribution mondiale des vaccins est une condition de la reprise de la vie et de l’économie

La maîtrise du coronavirus passe par une vaccination mondiale : l’un des auteurs, le Dr Olivier Wouters de la London School of Economics and Political Science précise : « Plusieurs laboratoires ont développé avec succès des vaccins COVID-19 en moins de 12 mois, ce qui constitue une réalisation extraordinaire. Mais la dure réalité est que le monde a maintenant besoin de beaucoup plus vaccins COVID-19 pour atteindre une immunité vaccinale mondiale. À moins que les vaccins ne soient distribués de manière plus équitable, il pourrait s'écouler des années avant que le coronavirus ne soit maîtrisé au niveau mondial.

 

Accroître la production de vaccins pour répondre à la demande mondiale est un défi monumental. La plupart des pays n'ont toujours pas la capacité nationale de produire rapidement des vaccins contre le COVID-19 par eux-mêmes, et le nombre de vaccins nécessaire exerce une pression énorme sur les chaînes d'approvisionnement en certains composants ou dispositifs tels que les flacons en verre et les seringues. Ces capacités de fabrication étant concentrées sur une poignée de régions du monde, ces experts appellent les laboratoires à partager leurs connaissances et leurs technologies avec un groupe plus large de fabricants pour produire plus de vaccins. Les chercheurs appellent également à préciser plus clairement les termes des accords quant aux destinations possibles des vaccins sous-traités, afin qu’aucun pays ne soit négligé.

L'OMS a déjà appelé les États membres et les fabricants à s'engager au partage des connaissances et de la propriété intellectuelle sur les vaccins COVID-19, mais les réponses ont été limitées. Alors que les gouvernements et certains bailleurs de fonds ont engagé des sommes sans précédent dans le développement des vaccins COVID-19 et le financement des infrastructures nécessaires à les produire à grande échelle, les laboratoires devraient partager plus largement leur savoir-faire.

 

La rareté de l'offre est accentuée par les commandes anticipées des pays les plus riches, pour des milliards de doses de vaccin, en dépit de l’initiative mondiale COVAX visant à garantir l'accès aux vaccins COVID-19 pour tous les pays. L’objectif de COVAX serait de donner la priorité à la vaccination des professionnels de santé et des populations à haut risque dans les pays plus pauvres, explique le Pr Mark Jit de la London School London of Hygiene & Tropical Medicine : « Sur la base d'accords connus,

les gouvernements des pays à revenu élevé représentant 16% de la population mondiale ont obtenu au moins 70% des doses disponibles en 2021 pour les 5 principaux vaccins candidats ».

Selon l’expert, il faudrait aujourd’hui sécuriser 2 milliards de doses d'ici la fin de 2021

pour les pays moins favorisés et les vaccins chinois, indiens et russes, en cas de données probantes aux essais de phase III, pourraient contribuer à atteindre cet objectif.

 

Le vaccin doit rester abordable pour tous : le prix est une préoccupation majeure alors que certains fabricants de vaccins ont justement fixé les prix des vaccins COVID-19 à des niveaux parmi les plus élevés jamais facturés pour un vaccin. Sans contrôle des prix, soulignent les auteurs, « il est peu probable que les pays à faible revenu soient en mesure d'acheter ou d'accéder à suffisamment de vaccins pour protéger leur population ».

 

L’accès, l’autre défi de la vaccination : les obstacles logistiques et administratifs restent de taille pour de nombreux pays à revenus faibles ou intermédiaires. L'examen met en évidence les compromis importants entre les 26 principaux vaccins possibles COVID-19 qui vont devoir entrer dans les choix des vaccins répondants au mieux à telle ou telle configuration : par exemple, les  vaccins à dose unique ne nécessitant qu’une conservation au réfrigérateur seront mieux adaptés aux aux ressources limitées. Toute une gamme de vaccins sera donc nécessaire pour répondre aux configurations très diverses des différentes régions du monde et pour parvenir à maîtriser la pandémie mondiale.

 

La confiance du public, une condition du succès : les dernières conclusions d'une enquête menée entre octobre et décembre 2020, auprès de 27.000 participants de 32 pays sur l'acceptation de la vaccination anti-COVID-19, suggèrent les taux d’intention favorables à la vaccination suivants :

  • Vietnam : 98%
  • Inde : 91%
  • Chine : 91%
  • Danemark : 87%
  • Corée du Sud : 87%

Les taux les plus faibles ….

  • Paraguay 51%
  • France : 44%
  • Liban : 44%
  • Croatie : 41%
  • Serbie : 38%

 

« Les gouvernements doivent faire beaucoup mieux pour renforcer la confiance du public dans la sécurité des vaccins et lutter contre la désinformation et les rumeurs. Les fabricants doivent respecter la plus grande transparence sur leurs données d'essais cliniques et assurer une surveillance de la sécurité et des événements indésirables post-vaccination ».