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COVID-19 : Le BCG pour l’éviter ?

Actualité publiée il y a 4 années 6 mois 5 jours
medRxiv
La gravité de l’infection à SARS-CoV-2 pourrait être liée aux couvertures nationales de vaccination infantile du BCG.

Le vaccin BCG contre la tuberculose pourrait être une arme précieuse dans la lutte contre COVID-19, soutient cette équipe du College of Osteopathic Medicine du New York Institute of Technologie, dans cette étude, encore non évaluée par les pairs, présentée sur le portail medRxiv. Alors que les États-Unis accusent le nombre le plus élevé de cas confirmés de COVID-19, suivis de l'Italie, l’analyse de ces chercheurs suggère que la gravité de l’infection à SARS-CoV-2 pourrait être liée aux couvertures nationales de vaccination infantile du BCG.

 

En effet, du seul point de vue épidémiologique, les pays n’ayant pas de politique de vaccination généralisée par le BCG, comme l'Italie (110.000 cas confirmés au 2 avril 2020) et les États-Unis (près de 220.000) "s’avèrent plus gravement touchés que les pays ayant recommandé ou instauré cette vaccination de longue date", expliquent les auteurs. Rappelons qu’en France, la vaccination contre la tuberculose est recommandée à partir de 1 mois et jusqu’à l’âge de 15 ans chez certains enfants exposés à un risque élevé de tuberculose.

Des chercheurs australiens vont tester le BCG contre COVID-19 à grande échelle

Cette étude épidémiologique d'association suggère ainsi que la vaccination par le BCG pourrait à ma fois permettre une réduction de la morbidité et de la mortalité et donc ouvrir une nouvelle perspective dans la lutte contre COVID-19. En tant que l'un des vaccins les plus utilisés au monde, le vaccin BCG, ou bacille Calmette-Guérin (BCG) -une bactérie vivante atténuée- s'est révélé être un outil efficace pour prévenir la méningite et la tuberculose chez les enfants. On pense également que le vaccin apporte une protection contre les infections respiratoires, ayant des symptômes proches de COVID-19…

 

Vaccination et réduction de la mortalité : dans cette étude, l’équipe newyorkaise rapproche les politiques de vaccination du BCG de différents pays aux données de morbidité et de décès par COVID-19. Ainsi les chercheurs ont comparé ces données entre des pays qui n’avaient jamais instauré la vaccination BCG ( Italie, USA, Liban, Pays-Bas et Belgique) et des pays ayant ou ayant eu une politique de vaccination généralisée. L’analyse aboutit en effet à une corrélation positive significative. Ainsi, le Japon, qui a commencé sa politique universelle de BCG en 1947, a environ 100 fois moins de décès par million d'habitant que l’Iran dont la politique de vaccination universelle contre le BCG n'a débuté qu'en 1984. De même, le Brésil qui a commencé son programme de vaccination universelle en 1920 a un taux de mortalité plus faible encore que le Japon. Ainsi, plus tôt a commencé le programme de vaccination par le BCG et moins la mortalité liée à COVID-19 est élevée.

 

Une association qui devra encore être validée : les chercheurs concluent ainsi à une corrélation entre le début de la vaccination universelle avec le BCG et le niveau de protection en population générale contre le développement de la pneumonie COVID-19. L’étude suggère ainsi que le BCG pourrait conférer une protection durable contre le nouveau coronavirus SARS-CoV-2. Cependant, à ce stade, il s’agit uniquement de résultats d’association. Des essais contrôlés randomisés portant sur la capacité du BCG à induire une réponse immunitaire contre COVID restent nécessaires.

 

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient d’approuver un essai clinique contrôlé randomisé multicentrique australien mené par une équipe du Murdoch Children’s Research Institute (MCRI) afin de déterminer si le vaccin BCG peut protéger contre le nouveau coronavirus.