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COVID-19 : Le lourd tribut de la pandémie sur le dépistage des cancers

Actualité publiée il y a 1 année 2 mois 4 semaines
Journal of Clinical Oncology
Des données sur l'impact dramatique de la pandémie de COVID-19 sur le dépistage des cancers (Visuel Adobe stock 30814686)

Cette équipe du Wexner Medical Center de l’Ohio State University met en évidence l'impact dramatique de la pandémie de COVID-19 sur le dépistage des cancers. L’étude souligne, dans le Journal of Clinical Oncology, l’urgence pour les professionnels de santé de palier à ces retards de dépistage, en particulier pour les patients les plus susceptibles pour reporter les tests. Des reports de dépistage qui peuvent concerner jusqu’à un tiers des patients éligibles, selon le test.

 

« Car ces retards dans le dépistage des cancers persistent toujours en 2023 », souligne l’auteur principal, le Dr Electra Paskett, directrice du Département des sciences de la population et la sensibilisation communautaire au Centre de cancérologie de l'Ohio State. L’auteur appelle à une sensibilisation immédiate des patients, par la communauté médicale et les organisations de santé communautaire. Les données laissent prévoir en effet des augmentations significatives des diagnostics de cancer à un stade avancé si le retard dans le dépistage n’est pas rapidement rattrapé.

 

L’étude a suivi les comportements de dépistage du cancer entre juin et novembre 2020, de 7.115 participants dans la tranche d'âge de ces dépistages, et qui ont renseigné par questionnaire, leur comportement, notamment s’ils prévoyaient de reporter un test prévu, que ce soit une mammographie, un test Pap, une analyse de sang dans les selles, une coloscopie ou un test du virus du papillome humain (VPH). Un modèle statistique a permis également de déterminer les principaux facteurs de report du dépistage du cancer pour ces différents tests. L’analyse constate que :

 

  • 60 % des participants avaient un test de dépistage prévu pour la période de suivi, de juin-novembre 2020 ; p
  • parmi ces participants ayant un test de dépistage prévu, 11 % à 36 % -selon le test- l’ont retardé en raison de la pandémie COVID-19 ;
  • les retards dans les frottis vaginaux et les tests HPV, chez les jeunes et les minorités ethniques sont particulièrement élevés et préoccupants : 24 % des participantes éligibles ont retardé une mammographie, 27 % un test Pap (frottis) et 36 % une coloscopie.

 

La pandémie, un révélateur de l’inégalité d’accès au dépistage : les mêmes groupes de population qui n’adhèrent pas « en général » aux recommandations de dépistage sont ceux qui ont également le plus fréquemment reporté les tests de dépistage, en raison de la pandémie ; la pandémie de COVID-19 a ajouté, à l’évidence, encore plus d'obstacles à l'accès aux soins de santé pour ces groupes de population.

 

ETP et unités mobiles de dépistage, des options à développer : ces données et ces retours d’expérience du dépistage durant la pandémie doivent sensibiliser les décideurs et les Agences sanitaires à réduire ces obstacles persistants et stratifiés aux soins, écrivent les auteurs. Les programmes d'éducation à la santé (ETP) prennent également dans ce contexte de crise sanitaire toute leur signification, ainsi que, bien sûr, les programmes de dépistage mobiles qui peuvent offrir des soins et des tests diagnostiques de proximité, ciblés et personnalisés, notamment aux communautés à plus faibles ressources.