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COVID-19 : L’immunité naturelle considérablement réduite face à Omicron

Actualité publiée il y a 1 année 1 mois 1 semaine
The Lancet
C’est l’étude la plus complète à ce jour sur l’immunité naturelle conférée par l’infection à SARS-CoV-2 (Visuel Adobe Stock 471977950)

C’est l’étude la plus complète à ce jour sur l’immunité naturelle conférée par l’infection à SARS-CoV-2, le virus responsable du COVID. Ces nouvelles données, présentées dans le Lancet précisent la façon dont la protection s'estompe avec le temps, confirment une protection élevée et durable, à 10 mois, face aux variantes « pré-Omicron », en revanche cette protection est considérablement réduite en cas d’exposition à certains variants d’Omicron.

 

Depuis janvier 2021, plusieurs études et revues de la littérature ont rapporté l'efficacité d'une infection antérieure au COVID-19 pour réduire le risque de réinfection, mais aucune n'a évalué de manière exhaustive la durée de la protection après une infection naturelle et contre différentes variantes.

 

Les scientifiques américains de différents instituts de recherche, dont l’Université de Washington (Seattle), mènent ici la plus grande revue et méta-analyse sur l'étendue et la durée de la protection après une infection au COVID-19 avec les différentes variantes.

Parmi les principales conclusions de cette méta-analyse de 65 études

menées dans 19 pays, publiées jusqu’à septembre 2022 :

 

  • les personnes infectées par le COVID-19 au moins une fois bénéficient d’une immunité naturelle contre les formes sévères (hospitalisation et décès) forte et durable quelques soient les variantes rencontrées, soit une protection à 88 % ou plus, au moins 10 mois après l'infection ;
  • une infection antérieure par une variante « pré-Omicron » apporte une protection immunitaire naturelle considérablement réduite contre la réinfection avec la variante Omicron BA.1 (36 %, 10 mois après l'infection).

"La vaccination reste de mise",

soulignent ainsi les chercheurs, qui relèvent également que le niveau et la durée de protection contre la réinfection, les maladies symptomatiques et les formes graves sont comparables en cas de réinfection, et de vaccination avec 2 doses de vaccins à ARNm (Moderna, Pfizer-BioNtech), quelle que soit la variante étudiée (hors Omicron XBB et ses sous-lignées).

 

En faveur d’une immunité mixte ? Pas pour tous les groupes de population. « La vaccination est le moyen le plus sûr d'acquérir une immunité, alors que l'acquisition d'une immunité naturelle doit être mise en balance avec les risques de maladie grave et de décès associés à l'infection initiale », commente l'auteur principal, le Dr Stephen Lim de l'Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) de l'Université de Washington, aux États-Unis.

 

C’est bien le rappel principal à destination des patients les plus vulnérables et de leurs médecins : si l’immunité naturelle peut contribuer à apporter, ensuite une protection, c’est sans compter les éventuels effets de l’infection, en particulier chez les groupes de patients à risque élevé, dont les personnes plus âgées et souffrant de comorbidités.

 

L'immunité s'estompe avec le temps : c’est aussi la confirmation de cette méta-analyse :

  • 21 études de l’analyse prenant en compte le temps écoulé depuis l'infection par une variante pré-Omicron révèlent globalement que :
  • la protection contre la réinfection par une variante pré-Omicron est de 85 % à 1 mois et tombe à environ 79 % à 10 mois ;
  • la protection contre une infection par le variant pré-Omicron contre la réinfection par le variant Omicron BA.1 est de 74 % à 1 mois et tombe plus rapidement à 36 % à 10 mois.
  • l'analyse de 5 études prenant en compte les formes sévères (hospitalisation et décès) révèle que la protection reste relativement universellement élevée pendant 10 mois : 90 % contre la souche d’origine, Alpha et Delta, et tout de même 88 % pour Omicron BA.1.
  • 6 études évaluant spécifiquement la protection contre les sous-lignées Omicron (BA.2 et BA.4/BA.5) révèlent néanmoins une protection significativement réduite lorsque l'infection précédente était via une variante pré-Omicron.

 

Ainsi, cette baisse d’immunité naturelle reflète les mutationsdu virus qui lui confèrent sa capacité d’échappement. «  Les données dont nous disposons sur la protection de l'immunité naturelle contre la variante Omicron et ses sous-lignées soulignent l'importance d'une évaluation continue, d'autant plus qu'on estime que ces nouvelles variantes ont infecté 46 % de la population mondiale entre novembre 2021 et juin 2022 », explique l’un des auteurs principaux, le Dr Hasan Nassereldine.

 

Les chercheurs notent certaines limites de leur étude, avertissant que le nombre d'études examinant la variante Omicron BA.1 et ses sous-lignées reste encore limité. Et, si les niveaux élevés et soutenus de protection conférés par une infection antérieure contre les formes sévères de la maladie ont des implications importantes pour la politique vaccinale, la vaccination reste d'actualité pour les groupes les plus fragiles.