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COVID-19 : L'infection plus que la vaccination fait la qualité des anticorps

Actualité publiée il y a 2 années 7 mois 2 semaines
ECCMID
Cette recherche israélienne est plutôt, à ce stade de la pandémie et d'émergence de variants à forte capacité d'échappement, en faveur d’une immunité naturelle plutôt que vaccinale (Visuel Adobe Stock 283646387)

Cette recherche israélienne est plutôt, à ce stade de la pandémie et d'émergence de variants à forte capacité d'échappement, en faveur d’une immunité naturelle plutôt que vaccinale : l’étude qui sera présentée en avril 2022 au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (ECCMID 2022, Lisbonne) montre que, bien qu'avec le temps, le nombre d'anticorps anti-SARS-CoV-2 diminue à la fois chez les patients précédemment infectés et vaccinés mais que la qualité des anticorps ne s'améliore qu'après une infection  (et non après la vaccination).

Ainsi, une infection antérieure au COVID-19 améliore les performances des anticorps et offre une protection à plus long terme que la vaccination. Cette différence pourrait expliquer pourquoi les patients précédemment infectés semblent être mieux protégés contre une nouvelle infection, que ceux qui ont été seulement vaccinés. Des données qui semblent avoir aujourd'hui insipré, dans de nombreux pays, les politiques de santé.

 

L'étude, menée par le Dr Carmit Cohen du Sheba Medical Center (Ramat Gan, Israël) et son équipe a révèle également que, contrairement à toute attente, les patients souffrant d’obésité précédemment infectés montent une réponse immunitaire plus élevée et plus soutenue que les patients en surpoids et de poids normal.

Alors que la protection contre la réinfection dure longtemps chez les patients qui ont récupéré d’une infection à SRAS-CoV-2,

les infections dites « de percée » ou « breakthrough infections » sont de plus en plus fréquentes et interviennent en général 6 mois après la vaccination, alors que l’immunité vaccinale est en phase de réduction.

L’équipe israélienne analyse la réponse immunitaire humorale (induite par les anticorps) chez des personnes guéries mais non vaccinées au cours de l’année précédente et comparent cette réponse humorale à celle de personnes ayant reçu 2 doses du vaccin à ARNm Pfizer et exemptes d’infection antérieure au cours des 8 mois précédents. L'étude a donc recruté, de mars à novembre 2020, des participants précédemment infectés-non vaccinées (n=130) avec des personnes doublement vaccinées-jamais infectées (n=402) et a suivi ces participants  jusqu’en en avril 2021, juste avant l'arrivée de la variante delta en Israël. Les personnes précédemment infectées l’avaient donc été par la souche d’origine et les variants alpha et plus rarement bêta du SRAS-CoV-2.

 

Précisément, les chercheurs ont comparé l'IgG anti-protéine de pointe et les anticorps neutralisants de ces 2 groupes de participants. L'indice de qualité de la performance des anticorps a été comparé à 1 et 6 mois pour des sous-groupes de 16 personnes remises du COVID-19-non vaccinées, et de 22 participants jamais infectés et doublement vaccinés. L’analyse révèle que :

 

  • le nombre d'anticorps 1 mois après la vaccination est plus élevé que celui de patients non vaccinés et ayant récupérés du COVID-19 ;
  • cependant, très rapidement, le nombre d’anticorps diminue et plus fortement dans le groupe vacciné vs infecté-non vacciné ;
  • la qualité de la performance des anticorps initialement plus élevée chez les personnes vaccinées reste relativement stable jusqu’à 6 mois, alors que chez les participants infectés-non vaccinés elle augmente progressivement jusqu’à protéger ces personnes, de manière plus efficace, contre le risque de réinfection ;
  • contre toute attente à nouveau, le niveau (titres) d'anticorps chez les patients ayant récupérés d’une infection et présentant un IMC >30 (les caractérisant comme souffrant d’obésité) est plus élevé, à tout moment du suivi, que celui de participants avec IMC <30. Ce résultat suggère que :
  • les personnes obèses précédemment infectées sont mieux protégées contre une réinfection future que les personnes précédemment infectées en surpoids ou de poids normal.
  • parmi les patients ayant récupéré de l’infection COVID-19, 36 % ont développé un COVID long, avec des troubles de la santé mentale (5 %), des troubles neurologiques (9 %), cardiovasculaires (5 %) et respiratoires (31 %).
  • Alors que le nombre d'anticorps diminue avec le temps chez les patients non vaccinés mais précédemment infectés et ayant récupéré du COVID-19 comme chez les patients vaccinés et non infectés,  

la qualité des anticorps augmente après l'infection mais pas après la vaccination.

  • Enfin, les personnes obèses ont une réponse immunitaire induite par les anticorps significativement plus élevée et soutenue après une infection.

 

Ces données permettent de mieux caractériser la réponse immunitaire selon les types d’exposition.

 

Et avec le variant Omicron ? Si les auteurs réaffirment que les personnes vaccinées sont mieux protégées contre les formes sévères de la maladie, la 4è dose de vaccin, désormais administrée en Israël aux personnes de plus de 60 ans et/ou immunodéprimées, ne semble pas protéger contre l'infection par Omicron.

 

Les chercheurs souhaitent maintenant se concentrer sur le suivi de personnes qui se sont remises des variantes précédentes, ont ensuite été réinfectées par Omicron et ont récupéré. En théorie, ces personnes devraient avoir des performances d'anticorps très élevées contre la plupart des variants.