COVID-19 : L’intérêt de la pression positive continue
Utilisée pour traiter le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS), la pression positive utilisée de manière précoce pour certains patients COVID-19 permet de sauver des vies, révèle cette étude de médecins de l'Université de Lancaster. L’analyse, publiée dans le British Medical Journal (BMJ), qui montre que la thérapie aide à « garder les poumons ouverts » et facilite la respiration, vient ainsi compléter un peu plus l’arsenal des thérapies aujourd’hui documentées comme efficaces, pour une meilleure prise en charge de la maladie COVID-19.
Le traitement par CPAP ( pour Continuous Positive Airway Pressure), est souvent utilisé au domicile pour traiter les patients souffrant d’apnée et les aider à mieux respirer durant leur sommeil. Le Dr Luigi Sedda de l'Université de Lancaster et son équipe analysent ici les données de plusieurs établissements du NHS Trust britannique : «Nous montrons que la pression positive continue (CPAP) dans les premiers jours d'hospitalisation semble aider entre 10% à 20% des patients. Cependant, à ce stade, il s’agit d'une étude pilote avec un petit échantillon, mais avec des preuves prometteuses.
Eviter les lésions et réduire l'inflammation pulmonaires
L'équipe britannique a regardé les résultats d’une centaine de patients, traités par CPAP, atteints d'un syndrome respiratoire aigu sévère associé au COVID-19. Les chercheurs expliquent comment la CPAP peut être administrée efficacement dans un service hospitalier ou même dans des régions du monde où la disponibilité de lits en soins intensifs est très limitée. En effet, la CPAP est une technique bien éprouvée et largement disponible. L’étude montre que :
- le recours à la CPAP très rapidement après l'admission empêche l’état du patient de s'aggraver et permet ainsi d’éviter une ventilation invasive ;
- utilisée de manière précoce, la CPAP s’avère un moyen très efficace de traiter la pneumonie sévère associée à COVID-19 ;
- la CPAP réduit les lésions pulmonaires associées à l'infection COVID-19 ;
- elle permet au patient de se remettre beaucoup plus rapidement des effets inflammatoires.
En revanche, utilisée trop tard, la CPAP n'empêche pas les lésions pulmonaires,
elle entraîne même une inflammation supplémentaire et réduit les chances de survie.
L’équipe de Lancaster se déclare « à l'avant-garde du développement des soins pour les patients COVID-19 » et préconise cette stratégie de traitement pour les patients qui développent une insuffisance pulmonaire suite à COVID-19.