COVID-19 : Pourquoi ces réinfections après la vaccination ?
Cette méta-analyse menée à l’University of Missouri-Columbia (MU) propose, dans le Journal of Autoimmunity, un bilan des mutations des variantes Delta identifiées dans le monde. Parmi ces variants, Delta mais aussi Delta Plus, qui, chez certains patients, semblent échapper à l’immunité induite par la vaccination. Des données donc qui contribuent à expliquer les taux de réinfection au COVID-19 en dépit des efforts de vaccination.
Le Pr Kamlendra Singh, auteur principal de l’analyse et professeur au MU College of Veterinary Medicine, est rentré d'Inde dans le Missouri en avril 2021, a développé, bien qu'il ait été vacciné contre le COVID-19 et testé négatif pour le virus juste avant le départ, des symptômes de la maladie. Cette réinfection, dans son cas par la variante Delta, l’a décidé à analyser, avec son équipe, les séquences protéiques de plus de 300.000 échantillons comportant les variantes émergentes dans le monde, connues sous le nom de Delta et Delta Plus.
5 mutations « d’échappement » plus fréquentes dans les infections à Delta Plus
À l'aide d'outils et de programmation bioinformatiques, l'équipe a ainsi identifié 5 mutations spécifiques qui sont beaucoup plus fréquentes dans les infections Delta Plus que dans les infections Delta :
- une mutation « K417N », en particulier, présente dans toutes les infections Delta Plus mais absente de presque toutes les infections à Delta est identifiée dans ces cas de réinfection et illustre la nécessité d'élargir la boîte à outils dans la lutte contre COVID-19.
« Qu'il s'agisse d'anticorps naturels produits à partir du COVID-19 ou d’anticorps produits à partir du vaccin, nous montrons structurellement à quel point le virus est dangereux et intelligent en étant capable de muter d'une manière que les anticorps ne puissent pas le pas reconnaître ».
Cette analyse méta-protéomique contribue à expliquer pourquoi il y a eu tant de personnes pourtant vaccinées ou précédemment infectées, testées positives pour les variantes Delta et Delta Plus.
Les chercheurs réfléchissent actuellement au développement de médicaments antiviraux qui ciblent des zones spécifiques du virus inchangées par les mutations. « Des médicaments à petites molécules qui ciblent la partie du virus qui ne mute pas, constituent la solution ultime pour combattre le virus ».