COVID-19 : Quel risque de transmission aérosolisée avec le masque ?
Cette équipe de scientifiques de l’American Institute of Physics cherche à estimer le plus précisément possible le risque rémanent de COVID-19 aéroporté et aérosolisé, en extérieur, avec l'utilisation du masque et le respect de la distanciation sociale. Le modèle développé, nommé « the Contagion Airborne Transmission inequality model » et documenté dans la revue Physics of Fluids illustre la corrélation entre la distance physique et la protection, confirme l'efficacité protectrice des masques faciaux et précise l'impact de l'activité physique sur la transmission. On retiendra surtout la relation linéaire entre distanciation et protection.
C’est au tour des physiciens experts en dynamique de l'air de modéliser le risque de transmission du virus SARS-CoV-2. Ici, les chercheurs de l'Université Johns Hopkins et de l'Université du Mississippi développent un modèle qui permet de mieux comprendre la transmission aéroportée et aérosolisée du virus y compris lorsque l’on n’est pas physicien. Leur modèle permet de simuler les tourbillons de nuages d'aérosol générés par la respiration d'un hôte infecté en fonction de la turbulence de l’air et du vent. Les chercheurs utilisent les concepts de base de la dynamique des fluides et les facteurs connus de la transmission aérienne des maladies, en fonction du temps d’exposition et de la situation.
« Si vous doublez votre distance, vous doublez généralement votre protection »
Le modèle est basé sur :
- l'équation de Drake en astrobiologie ;
- l’hypothèse que la transmission aérienne se produit si une personne sensible inhale une dose virale > la dose infectieuse minimale ;
- des variables qui peuvent être ajoutées à chacune des 3 étapes de la transmission aérienne :
- la génération, l'expulsion et l'aérosolisation des gouttelettes contenant le virus de la bouche et du nez d'un hôte infecté,
- la dispersion et le transport par les courants d'air ambiant,
- l'inhalation de gouttelettes ou d'aérosols et le dépôt du virus dans la muqueuse respiratoire chez une personne sensible.
À l'aide du modèle, les chercheurs montrent en effet que :
- la protection contre la transmission augmente de manière linéaire avec la distance physique ;
- même de simples masques en tissu offrent une protection significative et permettent de réduire la propagation du COVID-19 ;
- toute activité physique qui augmente le rythme et le volume respiratoires augmente le risque de transmission ;
Des résultats qui ont des implications importantes pour l’organisation des mesures barrières dans les écoles, pour l’ouverture des gymnases ou des centres commerciaux.
Les chercheurs vont maintenant regarder de plus près l'efficacité des différents types de masques faciaux et le risque de transmission en fonction des caractéristiques de l’air extérieur.
Le modèle sera ensuite adapté à la transmission aéroportée d'autres infections respiratoires, telles que la grippe, la tuberculose et la rougeole.