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COVID-19 : Seule la cohésion sociale peut tenir tête au virus

Actualité publiée il y a 3 années 2 mois 3 semaines
Scientific Reports
Il s'agit d'intégrer les comportements humains dans les modélisations (Visuel Adobe Stock 387751649)

Les sociétés et les communautés ont développé une certaine solidarité pour faire face à la pandémie de COVID-19 cependant le sentiment général de fatigue et de découragement est perceptible et croissant, souligne cette équipe du Helmholtz-Zentrum Hereon, un institut de recherche indépendant (Allemagne). Ces chercheurs utilisent ici, dans les Scientific Reports, la « modélisation sociale », une forme de modèle mathématique pour identifier les facteurs de notre sphère sociale, politique et psychologique qui peuvent impacter « la suite » de la pandémie. Ils montrent, à travers cette modélisation, l’importance de 2 facteurs, « l’épuisement général » et la cohésion sociale dans l’évolution future de la pandémie.

 

Chaque pandémie affecte la vie et les actions des personnes, qui à leur tour contrôlent le cours de la pandémie. Jusqu'à présent, les facteurs sociaux, politiques et psychologiques ne pouvaient pas être pris en compte par des modèles mathématiques, ce qui rendait difficiles ou imprécises les prévisions d’évolution de la pandémie de COVID. Ici, l’équipe du Pr Kai Wirtz, chercheur au Hereon décrit quantitativement les facteurs sociaux en jeu dans la pandémie . « En tant que scientifique, la modélisation sociale me motive depuis un certain temps. Le plus grand défi de ce développement était l'intégration de l'action humaine dans les modèles épidémiologiques conventionnels ».

Intégrer les comportements humains dans la modélisation épidémiologique

Pour intégrer ces données de comportement humain, il faut qu’elles soient déjà disponibles. Ici, les chercheurs utilisent des bases fournies par Apple, John Hopkins CSSE et YouGov, pour tester leur nouveau modèle sur la base des différents schémas d'évolution de la pandémie dans 20 régions touchées (11 pays de l'UE tels que l'Allemagne, l'Italie et la Suède, l'Iran et 8 États des États-Unis).

 

Le modèle combine des équations classiques de modélisation de la propagation virale avec des règles simples de dynamique sociale. Le modèle prend ainsi en compte le préalable que nos sociétés répondent de manière rationnelle pour réduire les dommages liés à la mortalité causée par COVID 19 et le coût socio-économique direct de la distanciation et des confinements. Cependant, la simulation révèle que :

un autre mécanisme est crucial pour décrire la dynamique dans les 20 régions : la cohésion sociale

dont l’érosion peut nuire à l’efficacité des mesures mises en œuvre, pour contrer l’épidémie.

Ainsi, les scientifiques démontrent que ce facteur de perte de cohésion permet d‘expliquer les courbes de taux de mortalité régionaux. Ensuit, en prenant en compte ce nouveau critère « social », la modélisation permet d’allonger la période de prévision de quelques semaines jusqu'à un an.

 

Zéro Covid c'est possible seulement avec la cohésion sociale : le modèle confirme ainsi que dans de nombreux pays, le résultat « Zéro Covid » aurait pu être atteint à l'été 2020. Mais à une condition, remédier à ce sentiment général de fatigue sociale et encourager (ou imposer) la cohésion sociale : par exemple de manière à ce que les interdictions de voyager soient réellement et spontanément appliquées.

Le modèle rappelle ainsi l’importance de cette même cohésion et solidarité sociale en cette période déterminante de vaccination. Cela passe aussi, écrivent les scientifiques par une « distribution plus efficace des vaccins ».

 

Bref, on oublie trop souvent l’importance de la réaction humaine face au virus.