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COVID-19 : Sévérité et récupération, il n’y a pas forcément corrélation

Actualité publiée il y a 3 années 11 mois 1 jour
Annals of the American Thoracic Society
La fatigue, la mauvaise santé et l'essoufflement, ces symptômes sont systématiques quel que soit le degré de gravité (Visuel ATS)

La sévérité initiale de la maladie COVID-19 telle qu’évaluée par les premiers symptômes n'est pas toujours associée à des complications respiratoires ultérieures. Cette équipe pluridisciplinaire du St James’s Hospital et de Trinity College (Dublin) qui a suivi « sur le terrain » la récupération de la fonction pulmonaire et du bien-être général de patients atteints de différentes formes de légères à sévères de COVID-19 révèle ici, dans les Annals of the American Thoracic Society, l’absence de corrélation entre la gravité initiale de l’infection et son mode de prise en charge, le développement de complications et la récupération. Ce faisant, ces médecins appellent à suivre durablement tous les patients, même ceux qui n’ont développé que des formes modérées de la maladie.

 

L’équipe irlandaise a cherché une corrélation entre les complications respiratoires dont le syndrome de détresse respiratoire aiguë, la fatigue et autres complications et la gravité initiale de la maladie. L’objectif, avec une telle corrélation serait de pouvoir mieux orienter les patients dès les débuts de la maladie et de mieux personnaliser leur parcours de soins.

La fatigue et l'essoufflement, des symptômes systématiques quel que soit le degré de gravité

Le Dr Liam Townsend du département des maladies infectieuses de l'hôpital St. James et chercheur au Trinity College- et son équipe, ont suivi 153 patients sur une durée médiane de 75 jours après leur diagnostic de COVID-19 et ont rapproché les données de sévérité initiale de l’infection, de complications et de récupération.

 

Ainsi, ces symptômes n’apparaissent pas liés à la sévérité de l'infection initiale ou à des résultats de santé à un point d’évaluation du suivi : en d’autres termes, quelle que soit la gravité initiale de l'infection, les patients COVID-19 ont un risque extrêmement élevé de développer ces symptômes, durablement, après la récupération.

La moitié des participants de l’étude ont dû être hospitalisés en raison d’une infection aiguë. La sévérité initiale de l'infection a été qualifiée selon différentes catégories :

  1. cas ne nécessitant pas d'admission ;
  2. cas nécessitant une hospitalisation ;
  3. cas nécessitant des soins en USI.

Les chercheurs ont examiné l'association entre la sévérité initiale et :

  • une radiographie thoracique anormale,
  • les résultats d’un test de marche de six minutes,
  • les résultats d’une épreuve d’effort ;
  • la fatigue et la santé autodéclarées ;
  • des analyses sanguines ont été effectuées pour mesurer des indicateurs de maladie tels que la protéine C-réactive.

« Nous nous attendions à ce que les mesures de santé soient liées à la gravité de l'infection initiale, mais ce n’est pas le cas».

En effet une grande partie des participants, tous degrés de gravité de l’infection initiale confondus déclare des symptômes persistants : 62% des patients estiment ne pas avoir retrouvé une bonne santé à l’issue du suivi, 47% déclarent une fatigue persistante.

 

Ces résultats ont des implications pour les soins cliniques car ils révèlent l'importance du suivi de tous les patients ayant reçu un diagnostic de COVID-19, quelle que soit la gravité de l'infection initiale.