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COVID-19 : Un premier vaccin efficace chez le singe

Actualité publiée il y a 3 années 12 mois 4 jours
Science, bioRvix
Selon l'OMS, 5 vaccins candidats sont en cours d’essai clinique et 71 vaccins candidats en cours d’évaluation préclinique.

Cet article, publié dans la revue Science (1) fait état d’un premier vaccin anti-COVID-19 qui parvient à protéger des macaques rhésus contre le nouveau coronavirus SARS-CoV-2. Le vaccin, basé sur une version chimiquement inactivée du virus, n'a entrainé aucun effet secondaire chez l’animal. Les chercheurs de Sinovac Biotech (Pékin) annoncent (2) que les essais sur l'homme ont commencé dès le 16 avril dernier.

 

L’étude préclinique chez le singe : les chercheurs chinois ont donné 2 doses différentes du candidat vaccin anti-COVID-19 à un total de huit macaques rhésus. 3 semaines plus tard, les singes ont été exposés au virus SARS-CoV-2, directement par injection de virus dans la trachée, mais aucun des singes vacciné n'a développé d'infection "à part entière".

Les singes ayant reçu la dose de vaccin la plus élevée ont présenté la meilleure réponse

7 jours après exposition au virus, celui-ci n’était plus détectable chez l’animal. Certains animaux du groupe dose inférieure, présentaient une faible charge virale mais « semblaient également avoir contrôlé l'infection », rapporte l'équipe de Sinovac dans un compte-rendu publié sur le serveur de préimpression bioRxiv (2). Ces résultats positifs sont à mettre en regard de la réponse des animaux témoins non vaccinés, qui, sans surprise, ont développé des niveaux élevés d'ARN viral dans plusieurs parties du corps et une pneumonie sévère.

 

Les limites de l’étude à prendre en compte : pour de nombreux experts, une des limites de cette étude pré-clinique est son modeste échantillon ainsi que la quantité de virus à laquelle les animaux ont été exposés. Une autre préoccupation est que les singes ne semblent pas développer pas les symptômes les plus sévères de COVID-19, observés chez l’Homme.

 

Le danger d’une protection que partielle : on connait le risque de « facilitation de l'infection par des anticorps » (Antibody-dependant enhancement : ADE) un phénomène qui rend le corps plus vulnérable à l’infection après la vaccination. Une protection partielle contre SARS-CoV-2 pourrait ainsi être dangereuse. Les chercheurs citent de précédents développements de vaccins contre le SRAS et le MERS qui avaient entraîné, chez l’animal, de faibles niveaux d'anticorps et des réponses immunitaires aberrantes.

 

La question des mutations se pose également, le SRAS-CoV-2 semblant muter lentement, ce qui pose un défi pour la mise au point d’un vaccin. Dans cette étude préclinique cependant, le candidat parvient à induire des anticorps neutralisants contre différentes souches du coronavirus…

 

Les essais cliniques (chez l’Homme) de phase I ont déjà commencé (3). Ils évaluent la sécurité et les réponses immunitaires chez 144 volontaires répartis en 3 groupes, 2 groupes d’intervention (dose élevée et dose modérée) contre placebo. L’objectif d’une phase I étant de valider l’absence d’effets secondaires dangereux. Les scientifiques espèrent commencer les essais de phase II dès mi-mai, pour des résultats fin juin. Ensuite, les essais de phase III pourraient être lancés chez des milliers de personnes.

 

Selon l'OMS, 5 vaccins candidats sont en cours d’essai clinique et 71 vaccins candidats en cours d’évaluation préclinique.