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COVID-19 : Un programme exemplaire de gestion de l’ulcère

Actualité publiée il y a 2 années 6 mois 4 semaines
Diabetologia et EASD
La mise oeuvre de services de soins spécialisés des ulcères du pied diabétique a permis, en Belgique, d'assurer une bonne gestion de ces plaies durant la pandémie (Visuel Adobe Stock 165767373)

Cette équipe du centre de recherche Sciensano (Bruxelles) décrit l’immense effort du système de santé belge pour maintenir la gestion des ulcères du pied diabétique pendant les confinements liés à COVID-19. Cette recherche présentée à la réunion annuelle de European Association for the Study of Diabetes (EASD) et à paraître dans la revue Diabetologia, apporte un précieux retour d’expérience au reste du monde.

 

« Grâce à ce grand effort clinique dans la gestion du pied diabétique, la disponibilité continue pendant la pandémie et les périodes de confinement des services et des équipes spécialisées dans les soins d’ulcère, en dépit de ressources plus limitées, nous ne constatons pas un taux plus élevé de présentations tardives ou d’impact particulier sur la sévérité de ces plaies », rapporte l'auteur principal, le Dr An-Sofie Vanherwegen de Sciensano : « Nous espérons que nos interventions guideront les services de soin du pied diabétique et favoriseront le recours aux stratégies innovantes, telles que la télémédecine, au cours des crises de santé publique actuelles et futures ».

Une personne sur 4 atteintes de diabète développera un ulcère du pied au cours de sa vie.

Ces plaies ulcéreuses se développent au fur et à mesure que le diabète endommage les nerfs et l'irrigation sanguine des pieds. Sans traitement rapide, ces ulcères sont difficiles à cicatriser et constituent la principale cause d'amputation des membres inférieurs dans nos pays occidentaux.

 

IQED-Foot, le programme belge de soins des ulcères diabétiques : mis en œuvre en 2005, ce programme national de soins du pied diabétique a permis la mise en œuvre de 34 cliniques multidisciplinaires du pied diabétique reconnues par le ministère belge de la Santé pour le traitement des ulcères diabétiques. Depuis, la baisse du taux d'amputation des membres inférieurs est importante. En effet, l’objectif était une prise en charge plus précoce et plus spécialisée de type bien spécifique de plaies.

 

La pandémie de COVID aurait pu retarder la prise en charge de ces plaies. Mais en Belgique, le programme IQED-Foot a permis que les patients diabétiques soient vus aussi rapidement et le cas échéant, dès la formation de l’ulcère, « ce qui a préservé les meilleures chances de traiter la plaie avec succès », explique le Dr Vanherwegen. Alors que la Belgique était confinée du 14 mars au 3 mai 2020 et que seuls les soins urgents ont été prodigués dans les hôpitaux, ces cliniques du pied diabétique ont considéré ces plaies comme des urgences et les ont traitées comme habituellement.

 

L'étude : c’est ce que confirme cette analyse de l'impact de la pandémie sur le taux de présentation et la sévérité des ulcères du pied diabétique dans ces cliniques spécialisées. 24 de ces cliniques du pied diabétique ont participé à l'enquête. Pendant le confinement, une clinique a fermé, mais les 23 autres sont restées ouvertes pour des soins d'urgence, tout en appliquant les mesures COVID-19.

  • 71 % des cliniques ont sélectionné des patients en fonction de l'urgence et du risque élevé d'ulcération ;
  • 79 % ont eu recours aux consultations à distance ;
  • 54 % ont réduit la fréquence des consultations physiques mais ont compensé par des téléconsultations;
  • entre le 1er janvier et le 30 septembre 2020, l’analyse des données 887 patients souffrant d’ulcères du pied diabétique répartis en 3 groupes en fonction de la date du premier contact avec la clinique – avant le confinement, pendant le confinement et après le confinement, confirme que par rapport à la même période en 2018 :
  • si le taux de présentation hebdomadaire moyen des patients pendant le confinement est considérablement réduit d’environ 60 %, il n'y a eu aucun changement dans le délai moyen de présentation signalé par les patients, bien que les patients pendant et après le confinement aient eu tendance à présenter un ulcère légèrement plus développé ;
  • aucune différence significative de profondeur, d'infection ou de perte de sensation n’est constatée entre les 3 groupes.

 

Les résultats de soins d’ulcères apparaissent donc similaires avant, pendant et après le confinement.

 

L’étude confirme ainsi que la mise en œuvre de services de soins dédiés, la formation d’équipes spécialisées mais aussi le recours à la téléconsultation et la télémédecine a permis de suivre ces patients diabétiques porteurs de plaie avec la même efficience.

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