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COVID-19 : Vers un score de risque génétique

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 3 jours
Frontiers in Immunology
Il existe bien un lien entre certains facteurs génétiques et la vulnérabilité à l’infection à SARS-CoV-2 et/ou la propension à développer, en cas d’infection, une forme sévère de la maladie COVID-19 (Visuel Adobe Stock 330189630)

C’est une nouvelle étude à documenter le lien entre certains facteurs génétiques et la vulnérabilité à l’infection à SARS-CoV-2 et/ou la propension à développer, en cas d’infection, une forme sévère de la maladie COVID-19. Les chercheurs de la National Research University Higher School of Economics construisent ici, dans la revue Frontiers in Immunology, un score de risque génétique des formes sévères de la maladie.

 

C’est la première équipe à découvrir une prédisposition génétique au COVID-19 sévère. Cette prédisposition « détermine » le bon déroulement du développement de l’immunité cellulaire, précisément la capacité des cellules à présenter avec succès à leur surface les peptides viraux qui vont déclencher la réponse des lymphocytes T est l'un des principaux mécanismes utilisés par le corps humain pour lutter contre les infections virales. En effet, ce développement de l'immunité cellulaire soit la présentation de peptides viraux à la surface des cellules infectées est suivi par l'activation des lymphocytes T, qui vont pouvoir ainsi cibler et tuer les cellules infectées.

Schéma S.Nersisyan et al.

La capacité des cellules à "afficher" à leur surface les peptides viraux est déterminée par la génétique.

Le rôle clé du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) : les chercheurs rappellent que dans les cellules humaines, les molécules d'antigène leucocytaire humain de classe I (HLA-I) sont responsables de cette présentation. Ces molécules forment « le complexe majeur d'histocompatibilité » ou CMH chez l'Homme. Les antigènes des leucocytes humains sont ces molécules à la surface des cellules qui permettent l'identification par le système immunitaire. L'ensemble de 6 de ces molécules est unique chez chaque être humain et est hérité des parents d'un individu. En termes simples, si l'ensemble d'allèles détecte bien le virus, les cellules immunitaires détecteront et détruiront rapidement les cellules infectées ; si une personne a un ensemble mal configuré pour une telle détection, une forme plus sévère de maladie est susceptible de se développer.

 

Un score de risque génétique de 0 à 100 : les chercheurs russes ont justement étudié l'interconnexion entre le génotype HLA-I et la gravité du COVID-19. En utilisant l'apprentissage automatique, ils ont pu développer un modèle qui fournit une évaluation intégrale de la puissance possible de la réponse immunitaire des lymphocytes T au COVID-19 :

  • si l'ensemble des allèles HLA-I permet une présentation efficace des peptides du virus SARS-CoV-2, le score de risque est faible,
  • si la capacité de présentation est moindre, le score de risque est plus élevé.

 

Pour valider ce score, les chercheurs l’ont testé sur les génotypes de plus de 100 patients qui avaient développé un COVID-19 et sur les génotypes de plus de 400 personnes en bonne santé (le groupe témoin). Cette validation confirme la justesse du modèle et du score de risque. La précision du modèle a également été testée sur d’autres échantillons de population de Moscou et de Madrid : le score de risque est toujours significativement plus élevé en cas de forme sévère de la maladie.

 

« En plus des corrélations découvertes entre le génotype et la gravité du COVID-19, l'approche permet également d'évaluer comment une certaine mutation du COVID-19 peut affecter le développement de l'immunité des lymphocytes T contre le virus. Par exemple, nous serons en mesure de détecter des groupes de patients pour lesquels l'infection par de nouvelles souches de SRAS-CoV-2 peut conduire à des formes plus graves de la maladie », concluent les chercheurs.