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COVID long : Des corticoïdes pour sécuriser la récupération

Actualité publiée il y a 1 année 11 mois 1 semaine
Frontiers in Medicine
Les anti-inflammatoires stéroïdiens ou corticoïdes courants après une hospitalisation pour COVID peuvent réduire le risque de décès jusqu’à 51 % (Visuel Adobe Stock 494406710)

Les anti-inflammatoires stéroïdiens ou corticoïdes courants après une hospitalisation pour COVID peuvent réduire le risque de décès jusqu’à 51 %, révèle cette étude de cliniciens de l’University of Florida Gainesville. « Un traitement qui devrait devenir la norme », affirment les auteurs dans la revue Frontiers in Medicine.

 

Les preuves s'accumulent sur la prévalence élevée du COVID long, c'est-à-dire d’effets négatifs continus et durables sur la santé, des mois après la guérison apparente d’une forme aiguë et sévère de COVID-19. Le COVID-long est prédictif d’un risque de décès accru : c’est ce que démontrent, entre autres conclusions, l’équipe américaine : les patients hospitalisés qui semblent s'être remis d'un COVID-19 sévère encourent un risque plus que multiplié de décès au cours de l'année qui suit.

En cause, toujours, l’inflammation systémique sévère

Parmi les patients hospitalisés pour COVID-19 qui semblent guéris, l’inflammation systémique sévère au cours de l’hospitalisation est un facteur de risque de décès à moins d'un an. Cela peut sembler paradoxal, car l'inflammation est une partie naturelle de la réponse immunitaire du corps pour combattre l'infection. Mais dans certaines maladies, y compris COVID-19, cette réponse peut être excessive.

 

« La maladie est connue pour entraîner une inflammation, en particulier lors du premier épisode aigu. Notre étude est la première à examiner la relation entre l'inflammation pendant l'hospitalisation et la mortalité après la récupération », résume l’auteur principal, le Pr Arch G Mainous III, Vice-Président du Département de santé communautaire et de médecine familiale de l'Université de Floride.

 

L’étude porte sur les dossiers de santé électroniques anonymisés de 1.207 adultes hospitalisés en 2020 ou 2021 après avoir été testés positifs au COVID-19 puis suivis pendant au moins un an après leur sortie de l’hôpital. La concentration dans le sang de protéine C-réactive (CRP), sécrétée par le foie en réponse à un signal des cellules immunitaires actives, a permis d’évaluer, chez chaque participant, la sévérité de l'inflammation systémique pendant l'hospitalisation. L’analyse révèle en effet que :

 

  • la concentration sanguine de CRP pendant l'hospitalisation est bien fortement corrélée à la sévérité des symptômes du COVID-19 : 59,4 mg/L chez ces patients hospitalisés qui n'ont pas eu besoin d'oxygène supplémentaire, 126,9 mg/L pour ceux qui ont besoin d’oxygène par ventilation non invasive et non mécanique et 201,2 mg/L pour les cas les plus graves, qui ont eu besoin d'une ventilation par ventilateur ou par oxygénation par membrane extracorporelle (ECMO).
  • plus l'inflammation est forte lors de l'hospitalisation initiale, plus le risque de décès dans les 12 mois qui suivent la récupération apparente est élevé ;
  • les patients ayant présenté la concentration de CRP la plus élevée pendant leur hospitalisation ont un risque 61% plus élevé de décès, toutes causes confondues, dans l'année qui suit leur sortie de l'hôpital vs patients avec la concentration de CRP la plus faible ;
  • la prescription d’anti-inflammatoires stéroïdes, à la sortie de l’hôpital, réduit de 51 % le risque de décès de ces patients ayant présenté une inflammation sévère.

 

Alors que de nombreuses maladies infectieuses s'accompagnent d'une augmentation de l'inflammation, dans la plupart des cas, l'inflammation est concentrée ou spécifique au site principal de l'infection.

La différence avec le COVID c’est une inflammation systémique

qui peut toucher non seulement les voies respiratoires, mais aussi le cœur, le cerveau et les reins et entraîner des lésions tissulaires.

 

En résumé, l’étude confirme que la gravité de l'inflammation pendant l'hospitalisation pour COVID-19 peut prédire le risque de problèmes de santé graves ultérieurs, soit un COVId long, et le décès. Une prescription plus courante de corticoïdes par voie orale pourrait permettre de réduire ces risques.

Le COVID-19 doit maintenant être considéré comme une maladie chronique, concluent les auteurs, avec une prescription de traitements permettant de prévenir ses complications.