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COVID LONG : Les effets d’un manque d’oxygénation du cerveau

Actualité publiée il y a 1 année 1 mois 2 semaines
Brain, Behavior, and Immunity – Health
Pourquoi le COVID long s’accompagne-t-il généralement de symptômes neurologiques et cognitifs ?  (Visuel Adobe Stock 516525723)

Pourquoi le COVID long s’accompagne-t-il généralement de symptômes neurologiques et cognitifs ?  Cette équipe de l’Université de Waterloo met directement en cause une baisse des niveaux d'oxygène, dans la baisse de performances aux tests cognitifs et l’augmentation des symptômes psychiatriques tels que la dépression et l'anxiété. Cette analyse des données de 2 études récentes menées simultanément, publiée dans la revue Brain, Behavior, and Immunity – Health, démontre, pour la première fois, une réduction de l'absorption d'oxygène dans le cerveau lors d'une tâche cognitive dans les mois qui suivent une infection symptomatique au COVID-19.

 

De précédentes études ont suggéré un lien entre le COVID et de moins bonnes performances aux tests cognitifs, des symptômes neurologiques et des différences de structure cérébrale mesurées par IRM. Cependant, les changements d'oxygénation dans le cerveau ont rarement été évoqués.

« Des symptômes égaux ou supérieurs aux niveaux en compte dans les diagnostics de troubles psychiatriques »

L’équipe canadienne a combiné ainsi les données d’une étude en laboratoire impliquant des tests cognitifs couplés à l'imagerie des niveaux d'oxygène dans le cerveau et les données d’une enquête nationale en population générale menée en 2021 et 2022.

 

L'étude menée en laboratoire révèle que les patients ayant développé une forme symptomatique de COVID-19 obtiennent de moins bons résultats à des tests mesurant l'inhibition et la prise de décision.

 

  • Ces mêmes participants ayant été infectés présentent un manque d'augmentation de la saturation en oxygène dans une zone du cerveau impliquée dans ces tâches ;
  • les femmes âgées apparaissent plus touchées que les autres participants selon l'imagerie cérébrale.

 

L’auteur principal, le Dr Peter Hall, chercheur à Waterloo rappelle que le manque d'apport suffisant en oxygène est l'un des mécanismes déjà suggéré pour expliquer le développement de troubles cognitifs associé au COVID.

 

La deuxième étude a analysé les résultats d’une enquête menée auprès de plus de 2.000 participants âgés de 18 à 56 ans, a examiné les relations entre le COVID, la fonction cognitive et les symptômes psychiatriques. Encore une fois, les répondants qui avaient eu le COVID ont signalé des difficultés de concentration et des problèmes d'inhibition, ainsi qu'une augmentation des symptômes d'anxiété et de dépression. Ces effets semblaient être légèrement plus forts chez les participants non vaccinés et étaient toujours détectables des mois après l’infection.

 

« Il semble que, quels que soient le sexe et d'autres facteurs démographiques, le COVID-19 est corrélé à des troubles émotionnels jusqu’à 6 mois plus tard, notamment la dépression, l’anxiété et l’agitation. Dans certains cas, nous parlons de niveaux de symptômes égaux ou supérieurs aux valeurs prises en compte dans les diagnostics de troubles psychiatriques ».

 

Ainsi, ces 2 études, menées selon des méthodes très différentes, mettent en évidence la nécessité de comprendre toute la gamme des effets neurologiques et cognitifs du COVID et l’effet de facteurs tels que la vaccination sur l'évolution et les symptômes de la maladie.