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COVID LONG : Symptômes et prévalence, dernières estimations

Actualité publiée il y a 1 année 8 mois 3 semaines
The Lancet
1 patient COVID-19 sur 8 développe des symptômes à long terme (Visuel Adobe Stock 494406710)

Les estimations les plus fiables à ce jour suggèrent qu'1 patient COVID-19 sur 8 développe des symptômes à long terme, conclut cette large étude néerlandaise publiée dans le Lancet. En reprécisant les principaux symptômes du COVID long, les chercheurs soulignent la nécessité de poursuivre les recherches sur leurs causes et à mettre en œuvre leur surveillance dans nos systèmes de santé.

 

L'inclusion de populations non infectées permet une prédiction plus précise de la prévalence à long terme des symptômes du COVID-19 ainsi qu'une meilleure identification des principaux symptômes du COVID long : en comparant ici la fréquence des symptômes courants du COVID au sein d’une population infectée vs non infectée, les chercheurs apportent cette estimation plus fiable de la prévalence COVID : ainsi, 21,4 % des patients COVID présentent au moins un symptôme de la maladie 3 à 5 mois après l'infection vs 8,7 % chez les personnes non infectées au cours de la même période, ce qui suggère qu'1 COVID sur 8 soit 12,7 % des cas COVID sont des COVID longs.

 

« Il y a un besoin urgent de données sur l'ampleur et la portée des symptômes du COVID à long terme », rappelle l’auteur principal, le Dr Judith Rosmalen de l'Université de Groningue : « Cependant, la plupart des recherches sur le COVID long n'ont pas examiné la fréquence de ces symptômes chez les personnes non diagnostiquées ». C’est donc une nouvelle méthodologie qui a été adoptée.

1 adulte sur 8 infecté par le SRAS-CoV-2 présente des symptômes à long terme

L'étude a également examiné les symptômes avant et après l'infection par le SRAS-CoV-2 et a donc précisé les principaux symptômes du COVID long : douleurs thoraciques, difficultés respiratoires, douleurs musculaires, perte de goût et d'odorat, picotements aux extrémités, boule dans la gorge, sensation de chaud et de froid, bras et/ou jambes lourds, et fatigue.

 

L’équipe a analysé les données de la cohorte Lifelines COVID-19 portant sur 23 symptômes couramment associés au COVID long. Le questionnaire a été envoyé 24 fois à 76.422 participants entre mars 2020 et août 2021. Les participants ont été enregistrés comme COVID-19 positifs s'ils avaient soit un test positif, soit un diagnostic médical de COVID-19. Au cours du suivi,

 

  • 5,5 % participants ont été identifiés comme atteints du COVID-19 et appariés à 8.462 témoins en fonction du sexe et de l'âge ;
  • la comparaison des données révèle que plusieurs symptômes sont « nouveaux » ou « plus sévères », chez les participants avec diagnostic de COVID-19 vs groupe témoin et perdurent 3 à 5 mois après le diagnostic, ce qui suggère que ces symptômes peuvent être considérés comme les principaux symptômes du COVID long : ces symptômes sont listés plus haut ;
  • la gravité de ces symptômes augmente après l’infection pour atteindre un plateau environ 3 mois après l'infection ;
  • 21,4 % des participants positifs au COVID-19, contre 8,7 % du groupe témoin, ont connu au moins un augmentation des symptômes principaux à gravité modérée 3 mois ou plus après l'infection par le SARs-CoV-2 ;
  • d'autres symptômes comme les maux de tête, les démangeaisons oculaires, les étourdissements, les maux de dos et les nausées sont restés stables durant les 3 à 5 mois suivant l’infection ;

 « Ces symptômes fondamentaux et leur évolution sont des marqueurs possibles du COVID long ».

Enfin, le « COVID long » doit être pris en charge comme un vrai problème sanitaire, en regard de son bilan humain croissant. Comprendre ses principaux symptômes et prendre en compte sa prévalence en population générale est nécessaire pour adapter les réponses des soins de santé à ces symptômes à long terme du COVID-19.

 

Les auteurs appellent aussi à de prochaines recherches sur les symptômes de santé mentale notamment de dépression et d'anxiété, ainsi que sur les symptômes post-infectieux qui n’ont pas pu être évalués dans cette étude (tels que le brouillard cérébral, l'insomnie et le malaise post-effort).