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COVID sévère : Une voie de réponse immunitaire particulière

Actualité publiée il y a 1 année 11 mois 4 semaines
Nature
Une voie de réponse immunitaire particulière vient d'être identifiée, qui entraîne les formes sévères de COVID-19 (Visuel Adobe Stock 494406710)

Ces biologistes et virologues de l’Université de Yale viennent d’identifier une voie de réponse immunitaire particulière qui entraîne les formes sévères de COVID-19 et le décès chez les personnes infectées par le virus SARS-CoV-2. L'étude, publiée dans la revue Nature, suggère qu’en bloquant cette voie de l'inflammasome, la réponse immunitaire n’est plus inflammatoire ni mortelle. Ces résultats obtenus chez la souris modèle et qui méritent une confirmation chez l’Homme, promettent un nouveau traitement contre la réponse inflammatoire excessive ou tempête de cytokines.

 

Les chercheurs savent aujourd’hui qu'une fois que le virus COVID-19 a infecté les poumons, il peut déclencher cette tempête de cytokines, ou réponse immunitaire hyperactive qui entraîne une inflammation mortelle des poumons. L’équipe de Yale dirigée par Esen Sefik chercheur au laboratoire du Dr Richard Flavell, a étudié les effets de l'infection par le SRAS-CoV-2 chez des souris conçues pour reproduire un système immunitaire humain.

Le message mortel des inflammasomes passe par la voie NLPR3

Les chercheurs constatent que les cellules immunitaires elles-mêmes, et pas seulement les cellules épithéliales tapissant les poumons, peuvent héberger le virus. Lorsque le corps détecte le virus dans ces cellules, les inflammasomes, qui font partie du système d'alerte précoce du système immunitaire, produisent et libèrent des cytokines qui incitent ces cellules immunitaires à se suicider pour tenter de juguler l'infection. Cependant, les cytokines, pro-inflammatoires, recrutent également encore plus de cellules inflammatoires dans les poumons à partir du sang, ce qui entraîne un cercle vicieux qui conduit à la pneumonie et à la détresse respiratoire, explique l’auteur principal, le Dr Flavell, professeur d'immunobiologie et chercheur au Howard Hughes Medical Institute.

 

Bloquer une voie particulière de l’inflammasome : lorsque l’équipe bloque, chez la souris modèle de pneumonie, une voie spécifique de l'inflammasome, NLPR3, si les cellules du système immunitaire sont toujours infectées, elles perdent leur capacité pro-inflammatoire et ne conduisent plus à des niveaux d'inflammation dommageables. Avec un effet « indésirable » cependant, comme les cellules ne meurent plus, elles libèrent plus de virus.

 

Quelle implication ? En dépit de cet effet favorable à l’infection, le blocage de la voie de l'inflammasome par traitement antiviral pourrait permettre de traiter la pneumonie associée au COVID-19 et de prévenir les formes sévères, écrivent les chercheurs.

 

Aujourd’hui, il n’existe pas de médicaments approuvés qui bloquent la voie NLPR3 mais plusieurs laboratoires pharmaceutiques travaillent à leur développement.