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COVID : Une thérapie génique pour réparer les lésions pulmonaires

Actualité publiée il y a 7 mois 1 semaine 12 heures
Science Translational Medicine
C'est une approche qui permet de lutter efficacement contre le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) chez les patients plus âgés (Visuel Adobe Stock 175074485)

C’est une approche génétique prometteuses pour réparer les lésions pulmonaires mortelles dues au COVID-19, à la pneumonie, à la grippe ou encore à la septicémie chez les personnes âgées, que nous décrit cette équipe de l’Hôpital pour enfants Ann & Robert H. Lurie de Chicago. Une approche qui permet de lutter efficacement contre le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) chez les patients plus âgés alors qu’il n’existe actuellement aucun traitement pharmacologique ou thérapie cellulaire.

 

L’auteur principal, le Dr Zhao et son équipe montrent qu’un gène, appelé FOXM1, joue un rôle clé dans la réparation des vaisseaux sanguins grâce à une fonction de régénération des cellules endothéliales qui tapissent les vaisseaux des poumons. L’équipe révèle également que le vieillissement altère l’expression de ce gène, ce qui contribue à expliquer le taux de mortalité élevé par SDRA chez les personnes âgées de plus de 75 ans.

Un taux de mortalité par SDRA multiplié par 10 chez les plus âgés

L’étude, menée sur la souris modèle d’infection respiratoire aiguë démontre que l’expression de FOXM1 peut être réactivée par 2 méthodes, qui toutes 2 visent à restaurer la fonction du gène et donc à favoriser la survie au SDRA-ici chez des souris plus âgées ;

 

  • chez les patients âgés atteints de COVID-19, les chercheurs retrouvent également une expression altérée de FOXM1 ;
  • une faible dose d’un médicament anticancéreux utilisé et approuvé par la FDA, la décitabine, qui permet de réactiver l’expression de FOXM1, favorise ainsi la réparation et la régénération vasculaires.

Ce médicament fait actuellement l’objet d’un essai clinique pour traiter les formes graves du COVID.

Ces travaux révèlent en effet qu’une dose plus faible et plus sûre pourrait être utilisée, en ciblant les patients plus âgés, puisque l’activité du gène reste intacte chez les patients plus jeunes.

 

« Nous constatons ici que la décitabine améliore la réparation vasculaire, réduit voire résout l'inflammation et améliore considérablement la survie chez les souris âgées. En revanche, le médicament n'a aucun effet sur la réparation vasculaire chez les souris plus jeunes qui ont conservé une expression du gène intacte. Il apparaît donc essentiel de cibler ce traitement sur les patients plus âgés, chez qui l'expression de FOXM1 doit être réactivée pour favoriser la guérison et réduire la mortalité ».

 

Un essai clinique portant sur une dose plus faible du médicament contre le SDRA chez des patients âgés est déjà programmé.

 

Une approche alternative pour réactiver le gène, est également à l’étude : il s’agit de l’administration de gènes par nanoparticules ciblées sur l’endothélium. La stratégie apparaît à ce stade, plus précise, et peut-être plus sûre que le traitement à la décitabine. FOXM1 est en effet également un oncogène, et l'induction de FOXM1 dans d'autres types de cellules par la décitabine « pourrait être une préoccupation ».