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DÉPRESSION : Elle double le taux de décès chez les patients cardiaques

Actualité publiée il y a 7 années 2 semaines 5 jours
European Heart Journal - Quality of Care & Clinical Outcomes
Un risque accru de décès particulièrement élevé lorsque la dépression suit immédiatement le diagnostic de maladie cardiaque.

Ce n’est pas la première étude à souligner l’impact considérable des symptômes dépressifs chez les patients à risque cardiaque élevé. Cette fois, c’est une équipe de l’Intermountain Medical Center (Salt Lake City) qui montre chez les personnes dépressives atteintes de maladie coronarienne un risque de décès multiplié par 2.  Et ce risque accru de décès est particulièrement élevé lorsque la dépression suit immédiatement le diagnostic de maladie cardiaque. Un appel à une surveillance spécifique des symptômes dépressifs chez ce groupe de patients.

Les chercheurs ont constaté que la dépression est un facteur particulièrement aggravant quand l'artère coronaire est touchée et quels que soient les autres facteurs de risque en cause. De plus, dans cette étude, la dépression apparaît le facteur de risque de décès le plus puissant, par rapport à d'autres facteurs de risque comme l'âge, l'insuffisance cardiaque, le diabète, l'hypertension artérielle, l'insuffisance rénale ou même des antécédents de crise cardiaque ou d’AVC.

 

Ces données émanent du suivi de 24.138 patients ayant subi des angiographies, ayant permis de diagnostiquer la maladie coronarienne. La dépression a été diagnostiquée selon la classification internationale des maladies. Les patients atteints de dépression ont également répartis en sous-catégories selon l’antériorité et la sévérité de la dépression. Enfin, si la plupart des études ont examiné la dépression à un moment donné, comme dans les 30 jours qui suivent un événement cardiaque ou au moment du diagnostic de maladie cardiaque, cette étude a suivi ses participants sur une moyenne de 10 ans après le diagnostic de la maladie coronarienne.

-15%, soit 2.646 participants ont été diagnostiqués avec dépression à un moment donné du suivi ;

-parmi ces patients avec dépression, 27% ont été diagnostiqués dans l'année suivant l’événement cardiaque, 24% entre 1 et 3 ans après, 15% entre 3 et 5 après, et près de 37% au moins 5 ans après le diagnostic cardiaque.

 

 

Le lien entre la dépression, les maladies cardiaques et un risque accru de décès est ainsi confirmé. Et si l'espérance de vie des patients cardiaques augmente grâce aux progrès thérapeutiques et chirurgicaux, la dépression doit faire l'objet d'un examen croissant comme facteur de risque possible et à prendre en compte. « Si vous souffrez de maladie cardiaque et de dépression et que ces conditions ne sont pas correctement traitées et en temps opportun, le risque est considérable pour la santé et le bien-être à long terme ». D’autant que la relation entre dépression et maladie cardiaque est bidirectionnelle : la dépression induit des résultats négatifs chez les patients cardiaques, et la présence d’une maladie cardiaque augmenter le risque de développer une dépression.

Enfin, si l’étude n’explique pas ce risque très élevé de décès, il est fort possible que la dépression affecte l’observance des traitements cardiaques, de régimes alimentaires adaptés, ou de la pratique de l’exercice. Enfin, qui dit dépression, dit inflammation qui contribue aussi au risque d’événement cardiaque. Les chercheurs soulignent l'importance du dépistage continu de la dépression chez tous les patients atteints de maladies cardiaques et peu importe l’ancienneté du diagnostic de la maladie coronarienne.