DÉVELOPPEMENT: L'adversité laisse ses marques épigénétiques à vie
Des traces moléculaires à vie: deux gènes directement liés au stress, modifiés, de manière épigénétique et à vie, par l’adversité sociale précoce, c’est à nouveau la conclusion de cette étude présentée dans l’American Journal of Physical Anthropology. Des modifications épigénétiques de l'ADN directement liées au temps passé par ces jeunes enfants en institutions, qui ajoutent à la preuve croissante d’une marque biologique à vie et de l’impact de la misère sociale sur le développement de l’enfant.
L'étude a analysé les gènes de 208 enfants alors âgés de 12 ans, suivis depuis l'âge de 22 mois, dont certains avaient été élevés dans un cadre institutionnel, d'autres transférés à une famille d'accueil, et d'autres sans antécédents d'institutionnalisation. Le stade de méthylation de l'ADN a été déterminé par l'analyse de l'ADN extrait des cellules épithéliales buccales. L'analyse montre des différences de méthylation de l'ADN associées à l'expérience de l'adversité au début de la vie, ce qui suggère que ces altérations de méthylation matérialisent de manière bioloqique, en quelque sorte et à vie, ces expériences défavorables du début de la vie.
Ø Notamment, plus de temps passé en institution, c'est une plus faible méthylation de l'ADN à des sites spécifiques de 2 gènes liés au stress, FKBP5 et SLC6A4.
Des résultats cohérents avec un nombre croissant de recherches sur l'animal et chez l'Homme, qui suggèrent que les premières expériences « sociales » et de soins précoces laissent des traces moléculaires, visibles à vie, qui vont impacter toute une série de facteurs et processus biologiques, physiologiques et comportementaux.
Chez des enfants à antécédents d'adversité précoce et d'institutionnalisation, les études épigénétiques peuvent ainsi apporter des informations précieuses sur l'impact de ces expériences critiques et permettre de mieux comprendre leur comportement pour tenter de les « remettre » sur la bonne trajectoire.
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