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DIABÈTE : Faut-il revoir les recommandations d'AutoSurveillance glycémique ?

Actualité publiée il y a 7 années 4 mois 4 jours
JAMA Internal Medicine
DIABÈTE : Faut-il revoir les recommandations d’AutoSurveillance glycémique ?

Quelle amélioration avec l’AutoSurveillance de la glycémie dans le contrôle de la glycémie, après 1 an, chez les patients diabétiques non traités par insuline ? C’est la question et la remise en question de cette équipe de l'Université de Caroline du Nord à Chapel Hill. Les conclusions présentées dans le JAMA Internal Medicine et lors de la 77ème Session scientifique de l'American Diabetes Association, vont en surprendre plus d’un et probablement mécontenter quelques fabriquants de lecteurs. Car la réponse est tranchée : chez les patients atteints de diabète de type 2 qui ne sont pas traités avec de l'insuline, l'auto-surveillance des taux de glycémie n’améliore pas le contrôle glycémique, ni la qualité de vie à 1 an.

Aujourd'hui, des millions de patients atteints de diabète de type 2 et non traités à l'insuline effectuent cette auto-surveillance glycémique (self-monitoring of blood glucose - SMBG), même si la légitimité de la pratique reste discutée. Cet essai randomisé suggère que l'auto-surveillance ne devrait être ni systématique, ni routinière chez ces patients diabétiques non traités par insulinothérapie.

L'équipe de Caroline du Nord a mené l'essai dans 15 cabinets de soins primaires et sur 450 patients diabétiques de type 2 non-traité par insulinothérapie. Les participants âgés en moyenne de 61 ans, étaient diagnostiqués comme diabétiques depuis 8 années en moyenne et 75% pratiquaient une auto-surveillance glycémique depuis ce diagnostic. Les patients ont été répartis en 3 groupes : ceux qui ne pratiquent pas cette auto-surveillance, ceux qui la pratiquent 1 fois par jour et ceux qui la pratiquent 1 fois par jour avec messages de rétroaction sur l'amélioration de la glycémie. L'étude a mesuré les niveaux d'hémoglobine A1c (une mesure du contrôle du sucre dans le sang à plus long terme) chez ces 3 groupes et pris en compte la qualité de vie associée aux résultats de santé après un an. L'analyse constate :

-l'absence de différence dans le contrôle de la glycémie ou la qualité de vie liée à la santé à 1 an, entre les patients qui pratiquent et ceux qui ne pratiquent pas cette auto-surveillance ;

-des améliorations initialement observées dans les niveaux d'hémoglobine A1c dans les premiers mois, chez des patients pratiquant l'auto-surveillance, ne sont plus significatives à 12 mois ;

-enfin, l'efficacité de l'auto-surveillance, dans certaines situations cliniques, par exemple lors de l'initiation d'un nouveau traitement ou lors d'un changement de dose, n'est pas démontrée.

Les auteurs précisent à nouveau que les résultats ne s'appliquent pas aux patients atteints de diabète traités par insulinothérapie.

Ainsi, c'est en pratique, un appel au dialogue entre patients et cliniciens, sur la nécessité d'une auto-surveillance glycémie qui est délivré par les auteurs, au vu « de la preuve actuelle suggérant que l'auto-surveillance glycémique ne devrait pas être systématique et quotidienne pour la plupart des patients atteints de diabète de type 2 non traités à l'insuline. Chez les patients atteints de diabète de type 2 non traités à l'insuline, nous n'avons observé aucune différence clinique ou statistiquement significative à 1 an dans le contrôle de la glycémie, avec ou sans auto-surveillance glycémique ».