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DISTANCIATION SOCIALE : De nombreux précédents chez l’animal ?

Actualité publiée il y a 3 années 2 mois 6 jours
BioScience
Sommes-nous finalement en train de reproduire un comportement de survie qui existe chez la plupart des espèces animales ? (Visuel Adobe Stock 4472217)

Sommes-nous finalement en train de reproduire un comportement de survie qui existe toujours chez la plupart des espèces animales ? C’est un peu le propos de ces biologistes qui nous apportent dans la revue BioScience de nombreux exemples de distanciation sociale dans le monde naturel, visant le même objectif : détecter et éviter les maladies.

 

La notion de distance sociale est soudain dans tous les esprits et est, chez la plupart d’entre nous, même devenue un réflexe. Si a priori ce comportement est contraire et défavorable aux interactions qui fondent notre société, il reste également aujourd’hui le seul vrai moyen de ralentir la propagation du nouveau virus SRAS-CoV-2, de protéger les autres et de se protéger soi-même. Ce comportement « à double tranchant » chez « les humains contemporains a de nombreux précédents parmi les animaux », écrivent ces biologistes de l'Université de Floride. En décrivant ici le rôle de la distanciation sociale dans la nature et le comparant à nos pratiques de distanciation humaines, ils révèlent aussi le caractère critique de la situation de survie qui est la nôtre.

Les chimpanzés, certains poissons, oiseaux, fourmis et souris, adoptent la distanciation sociale aussi

La distanciation sociale peut être un comportement de survie chez de nombreuses espèces animales par ailleurs très sociales. Quelques exemples…

  • Lors des migrations saisonnières, les langoustes et les homards en bonne santé détectent et refusent de s’agglutiner avec leurs congénères plus jeunes tout particulièrement sensibles au virus PaV1, dont le taux de mortalité atteint 90% des crustacés infectés ;
  • les chimpanzés gardent leurs distances de leurs homologues malades. Ainsi, ils ostracisent les membres de la communauté infectés par la polio, et il est même suggéré qu’ils évitent leurs homologues en dehors de leur groupe immédiat ;
  • les pinsons, des oiseaux plutôt sociaux, évitent leurs congénères malades,
  • de petits poissons, les épinoches à trois épines, évitent les bancs contenant des poissons infectés par des ectoparasites ;
  • les fourmis enfin optent pour des stratégies sophistiquées : elles utilisent des poisons pour désinfecter leurs colonies et prévenir les épizooties.

 

Les facteurs de succès de la distanciation sociale chez l'animal présentent également un intérêt pour nos propres comportements de distanciation : chez les animaux, le succès de la distanciation réside principalement dans leur capacité à utiliser efficacement des signaux, souvent olfactifs, pour détecter les individus malades. Un équivalent de l’évaluation de nos symptômes cliniques ? Grâce à ces modes de détection sensoriels, les animaux sont souvent capables « d'utiliser la distanciation sociale de manière efficace et efficiente », écrivent les chercheurs. En revanche, ces signaux -ou symptômes- ne suffisent pas chez les humains qui doivent avoir recours aux tests de diagnostic pour réduire efficacement la transmission de la maladie….

 

Mieux comprendre les réponses humaines aux maladies : selon ces biologistes, les exemples de distanciation sociale « in the wild » peuvent être riches d’enseignement et nous offrir d'une vision élargie des maladies, de leur propagation et de leur prévention.

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