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DMLA : Un patch cellulaire pour inverser la perte de vision

Actualité publiée il y a 6 années 1 mois 4 jours
Nature Biotechnology
Chaque petit patch comporte environ 100.000 cellules de l'épithélium pigmentaire rétinien

Bientôt une thérapie cellulaire contre la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ? Et sous forme de patch cellulaire ? C’est ce que propose cette équipe britannique qui rapporte les résultats d'interventions pionnières chez 2 patients atteints de DMLA. Des résultats très prometteurs, présentés dans la revue Nature Biotechnology qui apportent l’espoir d’une toute nouvelle thérapie contre cette maladie qui eut entraîner la cécité chez de nombreux patients âgés.

 

La forme la plus courante est la DMLA « sèche », qui entraîne une perte de vision progressive. Certaines personnes développent une DMLA « humide », caractérisée par le développement de vaisseaux sanguins fragiles alors que le corps tente de réparer la macula endommagée. Ces nouveaux vaisseaux saignent facilement et entraînent des dommages plus sévères.

 

Les chercheurs de l'University College de Londres et du Moorfields Eye Hospital testent ici un patch de cellules souches pour réparer l'épithélium pigmentaire rétinien (EPR), la membrane endommagée située à l'arrière de l'œil. Un an plus tard, leurs 2 patients sont capables de lire à nouveau, avec des lunettes en utilisant l'œil affecté. Si leur vision n'est pas parfaite, elle s’est nettement améliorée. Alors qu’il existe peu de traitements efficaces pour la DMLA humide et aucun pour la DMLA sèche, ces données sont prometteuses. Et si ce nouveau traitement n'a été testé que pour la DMLA humide, les chercheurs suggèrent qu’il pourrait être efficace pour les deux types de DMLA.

 

Il s’agit précisément d’un essai de phase 1 en phase précoce qui teste la faisabilité d'un nouveau traitement chez 2 patients, un homme âgé de 80 ans et une femme âgée de 60 ans, atteints de DMLA humide sans témoin ou comparaison par rapport à d’autres traitements. Les chercheurs ont utilisé des cellules souches embryonnaires converties en cellules de l'épithélium pigmentaire rétinien et les ont fait se développer sur une membrane de polyester pour former un patch.

 

Chaque petit patch comporte environ 100.000 cellules de l'épithélium pigmentaire rétinien et est enroulé dans un applicateur spécialement conçu pour délivrer le patch. Les deux patients suivis régulièrement par imagerie et tests visuels présentent, à un an :

  • une amélioration significative de la vision
  • une amélioration de la lecture et de la vitesse de lecture

 

Des effets indésirables sont constatés : un des patients atteint de diabète de type 2 a vu son état s'aggraver à la suite du traitement aux stéroïdes (pour éviter le rejet) et l’autre patient a eu un problème avec les points de suture qui maintenaient l'implant stéroïdien en place dans l'œil. Cependant ces complications ont été traitées avec succès.

Ainsi, si les patients n'ont pas retrouvé une vision parfaite, le résultat est considéré comme très encourageant. Certes, la technique reste à améliorer mais c’est l’espoir d’une nouvelle thérapie contre la DMLA, qui, rappelons-le peut entraîner la cécité chez de nombreuses personnes âgées.

N.B. L’étude a été soutenue par le laboratoire Pfizer.