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DOULEUR CHRONIQUE : Des pilules placebo pour 30% des patients ?

Actualité publiée il y a 5 années 5 mois 2 jours
Nature Communications

Des pilules au sucre ou un simple placebo pour soulager la douleur chez certains patients souffrant de douleur chronique ? Il semblerait que ce soit efficace pour une partie des patients, concluent ces chercheurs de Chicago : « Les pilules placebo soulagent la douleur aussi efficacement que les médicaments pour la moitié des patients souffrant de douleur chronique et dans ce cas leur douleur est réduite de 30% ». Des données présentées dans Nature Communications, à prendre avec des pincettes.

 

D’autant, qu’écrivent les auteurs dans leur communiqué, pas besoin de tromper les patients, le cerveau est prêt à répondre. Néanmoins, tous les patients ne répondraient pas au placebo, il s’agirait de cibler certains patients en fonction de leur anatomie et de leur psychologie cérébrales.

 

Des patients dont le cerveau est formaté pour répondre : les scientifiques de la Northwestern Medicine montre ici qu’il est bien possible d’identifier ou de prédire de manière fiable quels patients souffrant de douleur chronique vont réagir à une pilule placebo. L'auteur principal de l'étude, le Dr A. Vania Apkarian, professeur de physiologie à la Feinberg School of Medicine précise : « Ces patients ont la psychologie et la biologie appropriées qui les mettent dans un état cognitif tel que dès que le médecin dit « ce traitement peut réduire votre douleur », leur douleur est réduite ».

 

Pas besoin de « duper » le patient : le médecin peut expliquer au patient : « Je vous donne un médicament sans effet physiologique, mais votre cerveau y répondra ». Inutile de le dissimuler, il y a -écrivent les auteurs- « une biologie derrière la réponse au placebo ».

 

Des avantages considérables, si cette hypothèse était validée… :

  • Prescrire des médicaments non actifs plutôt que des médicaments actifs et éviter les effets néfastes et addictifs à long terme (ex : opioïdes). Le placebo devient alors une option thérapeutique au même titre que les médicaments actuellement disponibles ;
  • Eliminer l’effet placebo des essais de médicaments et mieux identifier les effets physiologiques des candidats, en éliminant une grande partie du « bruit de fond » ;
  • Réduire les coûts de santé…

 

 

Des résultats « trop beaux pour être vrais » ?

Cet essai randomisé mené à l’aveugle auprès d’environ 60 patients souffrant de maux de dos chroniques, répartis en 2 groupes, médicament le placebo constate que les participants répondant au placebo ont une anatomie cérébrale et des traits psychologiques similaires. Le côté droit de leur cerveau émotionnel est plus volumineux que celui de gauche et leur zone sensorielle corticale était plus importante que celle des non répondants au placebo. Ces répondants s’avèrent également plus fortement conscients de leurs émotions et de leur environnement et plus sensibles aux situations douloureuses.  

 

Selon les auteurs, il existe donc une réponse réelle avec une réduction mesurable de la douleur chez ces patients répondants au placebo : « Les cliniciens qui traitent les patients souffrant de douleur chronique doivent sérieusement considérer que certains vont répondre aussi bien à une pilule placebo qu’à tout autre médicament.

Selon les patients, le placebo devrait donc être testé ?