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DOULEUR CHRONIQUE: La contrer sur ses effets épigénétiques

Actualité publiée il y a 8 années 4 mois 1 semaine
Epigenetics & Chromatin

On documente de plus en plus les changements épigénétiques qui interviennent sous l’influence de facteurs environnementaux sur l’expression de nos gènes sans pour autant modifier la séquence d'ADN sous-jacente. Cestraces moléculaires à vie, signes d’une confrontation du génome avec l’environnement, sont même reconnues, dans certaines pathologies -dont des cancers- comme des cibles thérapeutiques prometteuses. Ici, en explorant les effets épigénétiques de la douleur chronique, les chercheurs de la Drexel University (Philadelphie) marquent une première étape dans l'identification de nouvelles cibles. C'est l'espoir de tout nouveaux médicaments, non-opioïdes pour le traitement de cette affection parmi les plus répandues, les plus invalidantes et les plus coûteuses pour nos systèmes de santé.

En dépit de son impact considérable, et de sa prévalence presque universelle, la douleur chronique est généralement insuffisamment diagnostiquée et prise en charge : ses options de traitement sont limitées à aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), aux opioïdes, voire aux anticonvulsivants et aux antidépresseurs et ces options ne sont efficaces que chez la moitié des patients. Les différentes agences sanitaires ont alerté sur les sur-traitements et overdoses d'opioïdes avec pas moins de 45.000 décès liés sur une année seulement aux Etats-Unis, selon les Centers for Disease Control and Prevention. Les chercheurs en tentant d'identifier la signature épigénétique de la douleur chronique, ont pour objectif de cerner les mécanismes moléculaires impliqués dans la douleur et, ce faisant découvrir de nouvelles pistes et cibles thérapeutiques. Leur étude montre comment une protéine spécifique va réguler l'expression d'un grand nombre de gènes eux-mêmes impliqués dans la douleur. En partant de la protéine et en parvenant à l'identification des gènes dont cette protéine régule l'expression, la recherche désigne de nouvelles cibles pour le traitement de la douleur chronique. La protéine en cause, qui joue un rôle critique dans la médiation des changements épigénétiques affectant les gènes de la douleur est la protéine méthyl-CpG de liaison 2 (MeCP2). MeCP2 régule en effet l'expression d'un grand nombre de gènes en se liant à l'ADN. Ses mutations sont déjà connues pour déclencher le syndrome de Rett, un trouble du spectre autistique (TSA) qui touche principalement les filles. Un effet particulier de cette mutation génétique est un seuil supérieur de tolérance la douleur, ce qui suggère que la protéine MeCP2 joue un rôle dans le contrôle de la perception de la douleur. Ici, les chercheurs montrent, en effet, - que les niveaux de MeCP2 sont augmentés après une lésion nerveuse, - identifient les séquences d'ADN dans le génome de la souris spécifiquement liées à la protéine MeCP2, - et les changements liés à l'action de MeCP2 après une lésion nerveuse. MeCP2 régule l'expression de nombreux gènes cibles du système nerveux périphérique, impliqués dans la voie de la douleur. C'est une première étape, car il « reste complexe de modifier la fonction de Mecp2 avec un médicament en raison de sa large expression », concluent les auteurs, cependant, en identifiant les cibles moléculaires impliquées, sous l'action de Mecp2 dans la douleur, c'est l'espoir de développer de nouveaux traitements. Sans effet de dépendance.


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