DYSPAREUNIE : Modifier le microbiome vaginal pour la traiter
La modification du microbiome vaginal pourrait-elle permettre de traiter la sécheresse vaginale et les rapports sexuels douloureux ou « dyspareunie » pendant la ménopause ? C’est la piste, prometteuse, suivie par cette équipe de gynécologues et de pharmacologues de l’Université de Bologne, qui publie ses conclusions dans la revue Menopause. Leur étude démontre, en effet, l'efficacité de l'ospémifène et de l'hormonothérapie systémique dans le traitement de l'atrophie vulvo-vaginale (AVV) avec un effet associé, la modification de la composition des micro-organismes vaginaux.
Avec l’âge et la ménopause, les femmes sont plus vulnérables à la sécheresse vaginale et à la douleur pendant les rapports sexuels en raison de l’AVV. On estime que l'AVV survient chez environ 50 % des femmes ménopausées. Cette condition chronique « négligée » est le résultat d'une réduction des taux d'œstrogènes circulants, ce qui entraîne un amincissement des parois vaginales et une moindre lubrification du vagin. L’amincissement des muqueuses vaginales induit les symptômes de la dyspareunie ou douleurs lors des rapports sexuels. Les lubrifiants et hydratants vaginaux, ainsi que les œstrogènes vaginaux, peuvent apporter un certain soulagement, selon la gravité des symptômes.
Le récent concept de « syndrome génito-urinaire » de la ménopause, caractérisé par cet ensemble de signes et de symptômes (sécheresse vaginale, douleurs, atrophie…) entraîne des effets sévères sur l’équilibre émotionnel, la vie sexuelle, la continence, l’autonomie et la qualité de vie.
En dépit de la réduction du bien-être et de la qualité de vie associée, 30% des femmes touchées n’iront jamais consulter.
3 femmes sur 4 sexuellement actives rencontrent des difficultés dans leur vie sexuelle autour et après la ménopause
De récentes études ont suggéré que la composition du microbiome vaginal pourrait jouer un rôle essentiel dans l'AVV. L’étude suggère que l'ospémifène et l'hormonothérapie systémique permettent une réduction des symptômes de l'AVV et améliorent probablement le microbiome vaginal en réduisant les bactéries potentiellement nocives et en augmentant les micro-organismes favorables à la santé.
L’étude a comparé les profils du microbiome vaginal des femmes souffrant d'AVV avec ceux des femmes ménopausées en bonne santé afin d'évaluer l'effet de l'ospémifène (un modulateur sélectif des récepteurs aux œstrogènes) et de l'hormonothérapie systémique sur la composition du microbiome vaginal. L’analyse montre que :
- le microbiome vaginal des femmes atteintes d'AVV diffère considérablement de celui des femmes ménopausées en bonne santé : ce microbiome vaginal se caractérise généralement par une réduction marquée des lactobacilles (micro-organismes sains), ainsi qu'une augmentation d'autres bactéries opportunistes telles que Gardnerella, Streptococcus et Prevotella ;
- l'ospémifène et l'hormonothérapie peuvent conduire à un état de bien-être vaginal en réduisant les bactéries potentiellement nocives et en augmentant les micro-organismes favorables à la santé.
Si d’autres études seront nécessaires pour confirmer comment l'écosystème vaginal est modifié par ce modulateur sélectif des récepteurs aux œstrogènes et que ces modifications du microbiome vaginal semblent directement en cause dans la réduction des symptômes, cette petite étude confirme l’efficacité de l'hormonothérapie systémique et l'ospémifène avec ces effets donc, significatifs sur la composition bactérienne vaginale.