ENCÉPHALOPATHIE TRAUMATIQUE ou vieillissement normal, la confusion est fréquente
Cette équipe de gériatres et de neuroscientifiques de l’Université Northwestern documente la confusion fréquente entre l'encéphalopathie traumatique chronique (ETC) et le vieillissement cognitif normal. Ces travaux, publiés dans le Journal of Alzheimer’s Disease, réfutent cependant la différence, précédemment documentée, de niveaux d'une protéine cérébrale liée à l'ETC, chez les patients à antécédents de traumatisme crânien, comme les anciens joueurs de football américain par exemple.
L'encéphalopathie traumatique chronique (ETC) due à plusieurs traumatismes crâniens, est caractérisée aussi par une dégénérescence progressive des cellules cérébrales. Ses symptômes peuvent être confondus avec ceux d’une déficience cognitive « normale » liée à l’âge, voire avec ceux d’une maladie d’Alzheimer.
Ces dernières années, de nombreux médecins et scientifiques ont mis en garde contre le fait que la pratique de certains sports de contact pouvait augmenter le risque de maladies cérébrales comme la maladie d'Alzheimer ou l'encéphalopathie traumatique chronique (ETC). Plusieurs recherches ont mis en lumière une protéine spécifique en cause, dans le cerveau.
L’étude analyse 174 cerveaux dont des cerveaux d'anciens joueurs de football américain et remet en question cette théorie.
L’auteur principal, le Dr Rudolph Castellani, professeur de pathologie à la Feinberg School de l'université Northwestern et neuropathologiste à Northwestern Medicine précise :
« Non, cette protéine présente dans cette région cérébrale spécifique n'est pas augmentée chez les personnes victimes de traumatismes cérébraux comme ces anciens joueurs de football américain ».
L’analyse soulève donc la question de la distinction entre des changements cérébraux subtils et normaux associés au vieillissement, ceux associés à la maladie d'Alzheimer en développement ou ceux associés à des chocs répétés à la tête, cause d’ETC. Cette analyse des tissus cérébraux provenant du Lieber Institute for Brain Development et d’hommes âgés en moyenne de 65 ans au décès et dont 48 hommes avaient pratiqué le football américain, révèle que :
- l'accumulation de la protéine tau phosphorylée (p-tau), dans une petite région cérébrale liée à la mémoire, appelée CA2, située dans l'hippocampe - qui accumule préférentiellement la protéine dans les maladies neurodégénératives et dans divers contextes, notamment le vieillissement normal, n'est pas spécifique aux antécédents de sports de contact et de traumas cérébraux ;
- aucune surreprésentation de la protéine p-tau dans la CA2 chez les participants ayant pratiqué ces sports n’est relevée ;
- l'hypothèse selon laquelle il pourrait y avoir un lien entre les traumatismes crâniens répétés et l'accumulation de p-tau dans cette zone cérébrale est donc réfutée.
« Plutôt que de supposer que la p-tau dans CA2 est intrinsèquement pathologique, nous nous demandons si elle ne pourrait pas faire partie du vieillissement normal », écrivent les chercheurs.
C’est donc un nouveau défi qui s’ouvre pour la recherche sur la neurodégénérescence.
Car jusque-là cette surexpression de p-tau pouvait permettre de faire la distinction entre une neurodégénérescence normale et pathologique. Les auteurs soulignent donc la difficulté d'attribuer une signification clinique à ces observations, voire à définir l'ETC en termes cliniquement significatifs.
« Ces travaux nous rappellent la prudence dans l'interprétation des pathologies sans corrélation clinique claire. »
C’est aussi un appel à des recherches de plus grande envergure, toujours, non seulement sur la neurodégénérescence, mais aussi sur les traumatismes crâniens liés aux sports de contact, qui continuent à faire débat.
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