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ESPÉRANCE de VIE : Entre les femmes et les hommes, l’écart se creuse

Actualité publiée il y a 11 mois 3 semaines 2 jours
JAMA Internal Medicine
Dans les pays riches comme aux États-Unis, l’écart se creuse entre l’espérance de vie des hommes et des femmes (Visuel Adobe Stock 635814908)

Dans les pays riches comme aux États-Unis, l’écart se creuse entre l’espérance de vie des hommes et des femmes, depuis cette dernière décennie. Cette étude menée par une équipe d’épidémiologistes de l’Université de Californie – San Francisco révèle que la tendance peut notamment s’expliquer par la pandémie de COVID-19 et la crise des opioïdes, 2 crises sanitaires qui ont touché plus fortement les hommes. L’analyse, publiée dans le JAMA Internal Medicine estime ainsi que les hommes meurent en moyenne 6 ans avant les femmes.

 

Nous savons depuis plus d’un siècle que les femmes survivent aux hommes, cependant cette nouvelle recherche révèle que cette différence s’est accrue en continu, pour atteindre près de 6 ans en 2021, ce qui constitue une augmentation de plus de 4 ans par rapport à 2010, lorsque l’écart était à son plus faible niveau. La pandémie, qui a touché de manière disproportionnée les hommes y est pour beaucoup dans cet écart, cependant les blessures, les overdoses, les accidents et les suicides pèsent également pour beaucoup. D’ailleurs, l’espérance de vie moyenne -ici aux États-Unis a chuté en 2021 à 76,1 ans, contre 78,8 ans en 2019 et 77 ans en 2020.

« L’étude est l’une des premières à analyser pourquoi l’écart s’accroît »,

relève l’auteur principal, le Dr Brandon Yan, MD, médecin résident en médecine interne à l'UCSF et chercheur à la Harvard Chan School.

 

La hausse des « morts par désespoir » : c’est sous ce terme que les chercheurs regroupent les décès liés à des causes comme le suicide, aux overdoses liées à la consommation de substances et d’opioïdes, aux maladies alcooliques du foie et autres conséquences d’une consommation excessive d’alcool, ces facteurs étant, la plupart du temps, liés aux difficultés économiques, à la dépression et au stress.

 

« Même si les taux de décès par surdose d’opioïdes, par suicide ou par homicide ont augmenté tant chez les hommes que chez les femmes, il est clair que les hommes constituent une part plus importante de ces décès ».

 

Mais comment inverser la « tendance meurtrière » ? L’analyse des statistiques nationales de santé a permis aux chercheurs d’identifier les causes de décès les plus fortement réductrices de l’espérance de vie. Ils ont ensuite pu estimer plus précisément leurs effets chez les hommes et chez les femmes, ce qui leur a permis de mieux situer les écarts. Dans l’ordre d’importance des contributeurs, interviennent,

 

  • avant la pandémie de COVID-19, les blessures non intentionnelles, le diabète, le suicide, les homicides et les maladies cardiaques ;
  • pendant la pandémie, le virus lui-même, en particulier chez les hommes ce qui peut s’expliquer par une plus forte exposition professionnelle au virus, à des comportements de santé plus risqués, à une plus grande réticence à consulter un médecin, à l'incarcération et à plus d’instabilité du logement.
  • les troubles métaboliques chroniques, les maladies mentales et la violence sont également des contributeurs de « tout temps ».

 

Les chercheurs suggèrent donc de développer

une offre de soins personnalisée pour les hommes,

en santé mentale notamment, pour prévenir cette surmortalité prématurée.

 

« Nous allons suivre ces tendances de près et au fur et à mesure que la pandémie se retire mais ces premières données suggèrent d’investir des ressources plus importantes dans la prévention et les soins dispensés aux hommes, afin de réduire cette disparité croissante ». Sans pour autant relâcher la surveillance de la santé des femmes.