ÉTHIQUE : L’intelligence artificielle dans les soins, la question est posée
L'intelligence artificielle (IA) dans les soins de santé se développe rapidement, avec de nombreuses applications actuellement utilisées ou en développement dans le monde entier. Le Nuffield Council on Bioethics (Londres), un organisme indépendant qui examine des questions éthiques en biologie et en médecine, a décidé de se pencher sur les applications actuelles et possibles de l'IA dans les soins et sur les problèmes éthiques qui peuvent être associés à son utilisation. Ce bref compte-rendu ouvre le débat sur les grandes questions éthiques de l'intelligence artificielle en santé.
Il y a beaucoup d'espoir et d'enthousiasme autour de l'utilisation de l'IA dans les soins. Principalement parce qu’à l’heure de l’ « efficience », l’IA a le potentiel de rendre les soins de santé non seulement plus efficaces et moins coûteux pour les patients mais également d’accélérer les diagnostics en réduisant les erreurs, de soutenir les patients dans la gestion de leurs symptômes ou d’une maladie chronique et, enfin ou presque, à éviter les préjugés et les discriminations.
Les défis possibles, dans la mise en œuvre : l’Organisation pose d’ores et déjà des questions importantes à prendre en compte dans la mise en œuvre de l’IA dans les soins :
- qui est responsable des décisions prises par les systèmes d'IA ?
- Une utilisation croissante de l'IA entraînera-t-elle une perte de contact humain dans les soins ?
- Que se passe-t-il si les systèmes IA sont piratés ?
Les problèmes éthiques soulevés par l'utilisation de l'IA dans les soins de santé : Là encore l’Organisation suggère le débat autour des points suivants :
- le risque que l'IA prenne des décisions erronées ;
- la responsabilité lorsque l'IA est utilisée pour soutenir la prise de décision humaine ;
- les difficultés ou le manque de compétences, en particulier pour les cliniciens et professionnels de santé à valider les résultats de systèmes basés sur l’IA ;
- le risque de biais inhérent aux données utilisées pour incrémenter les systèmes IA ;
- la question de la sécurité et de la confidentialité de données de santé sensibles ;
- la confiance du public dans le développement et l'utilisation de la technologie de l'IA ;
- les effets de l’usage de l’IA sur le sentiment de dignité et l'isolement social des patients en situation de soin ;
- les effets sur les rôles et les compétences des professionnels de la santé et sur la relation soignant/patient ;
- le risque que l'IA puisse être programmée/utilisée à des fins malveillantes.
Le directeur du Nuffield Council on Bioethics espère que cette première note d'information qui souligne certains, seulement, des principaux problèmes éthiques qui doivent être pris en compte pour tirer parti des avantages de la technologie de l'IA et maintenir la confiance du public incitera à un développement et une utilisation de l'IA dans les soins, de manière transparente, dans le respect des besoins des patients et des valeurs de la Société.
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