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EXERCICE : 6 ans sans et c'est le risque d'insuffisance cardiaque

Actualité publiée il y a 5 années 10 mois 4 semaines
Circulation
Les 150 minutes recommandées d'activité modérée à vigoureuse chaque semaine peuvent réduire le risque d'insuffisance cardiaque de 31% (Visuel Fotolia 202668332)

Six années d'exercice ou d'absence de pratique peuvent suffire à changer le risque d'insuffisance cardiaque, conclut cette étude d’une équipe de la Johns Hopkins Médecine qui a suivi les niveaux d'activité physique chez plus de 11.000 adultes américains. Leur conclusion -présentée dans la revue Circulation- est simple : la pratique de l'activité physique aux niveaux recommandés sur seulement 6 ans à l’âge moyen est associée à une diminution significative du risque d'insuffisance cardiaque.  Bien évidemment, 6 ans sans à l'âge mûr sont liés à un risque accru de maladie.

 

Ses facteurs comprennent : l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie, le diabète, le tabagisme et les antécédents familiaux. Contrairement à la crise cardiaque, où le muscle cardiaque s’arrête, l'insuffisance cardiaque est caractérisée par une incapacité chronique à pomper suffisamment de sang ou à le pomper suffisamment pour apporter l'oxygène nécessaire au corps. Ainsi, l’insuffisance cardiaque est l’une des principales causes d'hospitalisation chez les personnes âgées de plus de 65 ans.

 

Les 150 minutes recommandées d'activité modérée à vigoureuse chaque semaine peuvent réduire le risque d'insuffisance cardiaque de 31% : c’est la conclusion principale de cette étude qui finalement dissuade d’arrêter de pratiquer durant plusieurs années d’affilée. L’auteur principal, le Dr Chiadi Ndumele, professeur de médecine à l'Université Johns Hopkins explique néanmoins qu’il n’est pas trop tard pour bien faire : « Passer de l'absence d'exercice aux niveaux d'activité recommandés durant 6 années, à l'âge moyen peut réduire le risque d'insuffisance cardiaque de 23% ».

 

6 années, sinon rien ? Cette étude observationnelle, donc qui ne démontre pas la relation de cause à effet entre l'exercice et l'insuffisance cardiaque mais qui confirme les données de très nombreuses études précise une durée fatidique de pratique qui semble influer significativement sur le risque d'insuffisance cardiaque. Une information primordiale qui engage le public à pratiquer l’exercice sur le long terme, alors que dans le même temps la prévalence de l’insuffisance cardiaque augmente : « les gens vivent plus longtemps et survivent à des crises cardiaques et autres formes de maladies cardiaques », expliquent les chercheurs. Et, il n’existe pas de médicaments spécifiquement efficaces pour prévenir l'insuffisance cardiaque… Le message est clair, seule une pratique régulière et continue de l’exercice physique, dans le respect global des recommandations, pourrait contrer la hausse de la prévalence de l'insuffisance cardiaque. Ensuite, « il reste » les bêta-bloquants et les inhibiteurs de l'ECA (enzyme de conversion de l'angiotensine), mais qui sont essentiellement des médicaments de prévention « secondaires », qui visent à réduire la charge de travail du cœur après un dysfonctionnement ou un événement cardiaque.

L’étude a suivi, annuellement et durant 19 ans, 11.200 participants âgés en moyenne de 60 ans, à 57% des femmes pour l’incidence d’événements cardiovasculaires dont la crise cardiaque, l'accident vasculaire cérébral (AVC) et l'insuffisance cardiaque. Au cours du suivi, 1.693 hospitalisations et 57 décès liés à l'insuffisance cardiaque ont été recensés. Chaque 6 ans, les participants ont renseigné par questionnaire leur niveau d'activité physique qui a été situé par rapport aux recommandations, soit 75 minutes par semaine d'intensité vigoureuse ou 150 minutes par semaine d'exercice d'intensité modérée. A la troisième visite,

  • 42% des participants (soit 4.733 personnes) ont déclaré avoir effectué la durée d’exercice recommandée ; 23% (2 594 personnes) une durée « intermédiaire » ;
  • 35% (4 024 personnes) un faible niveau d'activité.
  • De la 1è à la 3è visite, 24% des participants ont augmenté leur activité physique, 22% l'ont diminuée et 54% sont restés « stables ».

 

  • Ceux qui avaient des niveaux d'activité recommandés aux première et troisième visites bénéficient de la plus forte réduction du risque d'insuffisance cardiaque, soit 31%, vs ceux dont les niveaux de pratique sont restés constamment faibles.
  • Le risque d'insuffisance cardiaque est réduit d'environ 12% chez les 2.702 participants qui ont augmenté leur durée d'activité physique de « médiocre » à « intermédiaire » ou « recommandé », ou d'« intermédiaire » à « recommandé », vs ceux dont les niveaux de pratique sont restés constamment faibles ou intermédiaires.
  • À l'inverse, le risque d'insuffisance cardiaque est augmenté de 18% chez les 2 .530 participants qui ont réduit leur activité physique sur la durée de suivi.

 

 

Dans quelle mesure l’augmentation de l'exercice, chez ceux qui n’en faisaient pas au départ peut-elle réduire le risque d'insuffisance cardiaque future ? Les chercheurs calculent ici que chaque palier d’augmentation (ici estimé à 750 minutes MET par semaine) et maintenu sur 6 ans réduit le risque d'insuffisance cardiaque de 16%. Il vaut donc mieux tard que jamais.

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