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EXERCICE PHYSIQUE : Régulier, il muscle aussi le système immunitaire

Actualité publiée il y a 2 jours 6 heures 45 min
Scientific Reports
L'exercice physique peut aussi « entraîner » le système immunitaire (Visuel Adobe Stock 51878994)

L'exercice physique peut aussi « entraîner » le système immunitaire, conclut cette équipe de biologistes de la Fundação de Amparo à Pesquisa do Estado de São Paulo (FAPESP). Ces travaux, publiés dans les Scientific Reports, décrivent, pour la première fois, comment les cellules de défense des personnes âgées pratiquant régulièrement l’exercice d'endurance sont plus efficaces contre l'inflammation.

 

Au-delà du renforcement musculaire, pulmonaire et cardiaque, l’exercice régulier « muscle » également le système immunitaire.

 

L’étude est menée auprès de 9 participants âgés en moyenne de 64 ans, pratiquant ou pas des exercices d'endurance, dont des activités physiques prolongées comme la course de fond, le vélo, la natation, l'aviron et la marche. L’équipe analyse les cellules NK du système immunitaire.

 

Rappel : les cellules NK sont un type de globule blanc (lymphocyte) capable de détruire les cellules infectées et malades, y compris les cellules cancéreuses. Elles jouent un rôle crucial dans le système immunitaire, car elles détectent et combattent les virus et autres agents pathogènes.

 

L’analyse constate que, chez les participants qui pratiquent ce type d’exercice :

 

  • les cellules tueuses naturelles (NK), qui protègent l'organisme contre les virus et les cellules malades, sont plus adaptables, moins inflammatoires et métaboliquement plus efficaces ;
  • les cellules NK répondent également mieux à une inflammation et utilisent l'énergie plus efficacement ;
  • en d’autres termes, un entraînement d'endurance régulier module la réponse inflammatoire au fil du temps ;
  • exposées à des inhibiteurs pharmacologiques, tels que le propranolol et la rapamycine, les cellules NK répondent également différemment, selon l’entraînement : chez les participants pratiquant l’exercice, malgré le blocage des voies de signalisation, les cellules NK maintiennent leur fonction immunitaire, alors que chez les participants plus sédentaires, elles présentent un épuisement cellulaire ou une défaillance de la réponse inflammatoire ;
  • cela suggère que l'entraînement d'endurance à long terme est associé à des adaptations « immuno métaboliques ».

Ces observations convergent avec les conclusions d’une précédente recherche de la même équipe qui avait démontré que l'obésité et la sédentarité peuvent déclencher un vieillissement prématuré de ces cellules de défense.

 

Plusieurs facteurs influencent le système immunitaire : au-delà de l’exercice et de la sédentarité, de l’obésité, les auteurs citent la qualité du sommeil, l'alimentation et la vaccination, ainsi que le stress et la prise d'immunosuppresseurs -qui réduisent l'activité des cellules de défense.

 

Une autre étude de la même équipe compare la réponse immunitaire de jeunes athlètes et de sportifs confirmés avant et après une séance d'exercice intense. L’analyse révèle que :

 

  • les sportifs confirmés présentaient une réponse inflammatoire mieux contrôlée que les jeunes athlètes ;
  • lorsque leurs cellules sanguines sont stimulées par un agent pathogène, si les 2 groupes produisent davantage d'IL-6, une cytokine qui signale l'inflammation, cette augmentation était plus prononcée chez les jeunes athlètes ;
  • cela confirme à nouveau une réponse immunitaire moins bien contrôlée chez les jeunes vs sportifs confirmés.

En d’autres termes, un entraînement tout au long de la vie peut favoriser -à nouveau-  une adaptation immunitaire bénéfique et équilibrée.

« Un entraînement régulier habitue le corps à gérer des épisodes inflammatoires, ce qui nécessite des stimuli plus intenses pour générer des réponses inflammatoires significatives à long terme. C'est ce type d'entraînement qui, au fil du temps, adapte le système immunitaire et le renforce ».