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EXERCICE : Une prédisposition génétique à la motivation ?

Actualité publiée il y a 1 année 6 mois 1 jour
Nature Genetics
En ce qui concerne la pratique de l’exercice, la génétique a sa part de responsabilité aussi, aussi surprenant que cela puisse paraître (Visuel Adobe Stock 306513975)

En ce qui concerne la pratique de l’exercice, la génétique a sa part de responsabilité aussi, aussi surprenant que cela puisse paraître, à première vue. En d’autres termes, des facteurs génétiques déterminent en partie un mode de vie physiquement actif, conclut cette étude surprenante de l’Université d'Uppsala (Suède). Des travaux publiés dans la revue Nature Genetics qui identifient précisément 46 gènes de l’exercice et ouvrent de nouvelles voies pour prévenir la sédentarité.

 

Une équipe du Baylor College of Medicine (Houston) écrivait, déjà en 2019, que « la paresse a ses raisons génétiques ». Cette vaste étude internationale identifie aujourd’hui des régions d'ADN associées à l'activité physique ou au temps passé devant l’écran. Les résultats confirment aussi les bénéfices de l'activité physique pour la santé et révèlent également que la réponse musculaire à l’exercice joue également un rôle clé dans sa pratique.

 

Au fil des décennies, et avec une généralisation croissante des modes de vie occidentaux et de leurs comorbidités, obésité, diabète, allergies etc…les populations des pays riches deviennent de moins en moins actives. Des études menées auprès de jumeaux, et de familles, ont ainsi montré que les facteurs génétiques influencent les niveaux d'activité physique, mais sans décrypter vraiment les mécanismes biologiques sous-jacents. Cette étude identifie, pour la première fois, les régions ADN qui influent sur l’activité physique.  

46 gènes de l'activité physique

L’étude a combiné les données génétiques de plus de 700.000 personnes participant à 51 études sur le sujet.  

 

  • Elle identifie 99 régions d'ADN associées au temps passé à la pratique d’une activité physique d'intensité modérée à vigoureuse ou au contraire à une forme de sédentarité, comme l’utilisation d’écran par exemple ;
  • la moitié des régions d'ADN identifiées montrent également des associations solides avec l'activité physique, mesurées à l'aide de trackers que les participants portaient au quotidien ;
  • moins de temps d'écran réduit le risque d'obésité et plus de temps passé à pratiquer une activité physique d'intensité modérée à vigoureuse protège également du diabète, mais aussi de troubles du comportement ou de la santé mentale, dont le déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) ou la dépression ;
  • les variants d'ADN associés à la sédentarité ou à l’absence d’activité sont plus souvent situés à proximité de gènes dont l'activité dans le muscle squelettique est modifiée par l'entraînement en force : cela suggère que ces gènes peuvent influencer la probabilité d'adopter un mode de vie actif en régulant la réponse à l’exercice ;
  • une variante de l'ADN est identifiée qui joue un rôle bien particulier : elle modifie un élément constitutif d'une protéine qui n'est présente que dans les fibres musculaires squelettiques à contraction rapide. Ainsi la protéine « rend » les fibres musculaires plus élastiques, moins sensibles aux dommages musculaires induits par l'exercice. Et ce risque réduit de lésions musculaires après l'exercice permet d’opter plus facilement pour un mode de vie plus actif.
  • des voies liées à la locomotion et à la faiblesse musculaire due à un dysfonctionnement de la fibre musculaire sont probablement impliquées.

 

En pratique, les chercheurs ne peuvent pas « affirmer que ces 46 gènes poussent quelqu'un à être plus ou moins physiquement actif dans la vie quotidienne", mais ils révèlent tout le poids de la génétique sur un mode de vie plus ou moins actif et fournissent d'excellentes pistes pour de prochaines recherches :

 

peut-être sera-t-il un jour possible de déclencher les effets bénéfiques de l'activité physique sans avoir besoin d'être physiquement actif ?