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FIBROMYALGIE: Lutter à la fois contre l'insomnie et la douleur

Actualité publiée il y a 7 années 5 mois 2 semaines
Journal of Clinical Sleep Medicine

Si le sommeil est la meilleure thérapie pour gérer la douleur chronique, quand on a mal, on « a peur » de ne pas réussir à dormir. C’est ici un lien psychologique très fort qui est identifié entre la douleur chronique et le manque de sommeil par cette étude de l’Université de Warwick. Car les personnes qui souffrent et s’estiment incapables de dormir, aggravent encore leur risque et leur degré d’insomnie, ce qui accroît encore leurs niveaux de douleur. Une étude pionnière qui suggère à la fois une échelle d’évaluation et une thérapie cognitive spécifique ciblées tout autant sur l'insomnie que la douleur chronique.

On sait déjà que la réduction des troubles du sommeil permet, en général l'amélioration des symptômes de douleur. Cependant, le lien entre les troubles du sommeil et la douleur n'est toujours pas clair. On sait également que les patients fibromyalgiques présentent, généralement, une altération de leur sommeil à ondes lentes, le stade le plus profond du sommeil. Dans l'autre sens, des femmes en bonne santé privées de sommeil lent durant quelques jours, vont montrer une diminution de la tolérance à la douleur et une augmentation des niveaux de fatigue. Bref, les troubles du sommeil apparaissent de plus en plus comme un facteur clé dans le développement des symptômes de la fibromyalgie. « Je ne vais pas être en mesure de gérer ma douleur si je ne dors pas ». Cette plainte fréquente de patients fibromyalgiques a motivé cette recherche de l'Université de Warwick qui éclaircit les liens et le cycle infernal entre la douleur et le sommeil. En effet, ici, ces experts du « Sleep and Pain Lab » démontrent que des maladies comme la fibromyalgie mais aussi l'arthrite ou les maux de dos sont directement liées à des pensées négatives sur l'insomnie et la douleur. Des pensées qui peuvent être mieux gérées par une thérapie cognitivo-comportementale spécifique (TCC).


Cela commence par le développement d'une échelle d'évaluation, la Related Beliefs and Attitudes about Sleep (PBAS) Scale qui permet d'évaluer ces croyances et de lutter conjointement contre l'aggravation l'insomnie et de la douleur. L'échelle PBAS permet de mesurer les croyances sur le sommeil et la douleur chez ces patients atteints de douleur et de manque de sommeil chroniques. C'est la première échelle capable de combiner et d'évaluer les effets combinés des deux comorbidités. L'échelle testée sur 4 groupes de patients souffrant de douleur et d'insomnie, permet d'aboutir à une conclusion : les patients qui croient qu'ils ne pourront pas dormir en raison de leur douleur, sont encore plus susceptibles de souffrir d'insomnie, ce qui augmente encre leurs niveaux de douleur.

Une thérapie cognitivo-comportementale spécifique permet ensuite de « travailler » sur le sommeil, de réduire ainsi de manière significative les niveaux de douleur : la thérapie s'attaque justement à ces pensées négatives. Les thérapeutes sont formés pour identifier et surveiller chez les patients ces pensées négatives sur le sommeil et la douleur et parviennent ainsi à les aider à réduire l'insomnie dans un premier temps. A la différence des autres thérapies cognitives qui portent avant tout sur la gestion de la douleur, cette thérapie lutte en priorité contre les problèmes de sommeil et sur l'association inconsciente entre douleur et privation de sommeil. L'échelle participe au suivi et à l'évaluation des patients qui suivent la thérapie.

Les pensées peuvent avoir un impact direct et / ou indirect sur nos émotions, notre comportement et même la physiologie. La façon dont nous pensons à notre sommeil et à son interaction avec la douleur peut nous aider à gérer l'insomnie. Cette nouvelle échelle, la « Related Beliefs and Attitudes about Sleep -PBAS) Scale permet d'évaluer ces croyances et de lutter conjointement contre l'aggravation l'insomnie et de la douleur.

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