GROSSESSE : Benzodiazépines et risque de fausse couche
L’utilisation des anxiolytiques benzodiazépines, pendant la grossesse, accroît-il le risque de fausse couche ? Cette étude cas-témoins, menée sur pas moins de 3 millions de grossesses révèle en effet un risque accru de fausse couche, associé à l'utilisation de benzodiazépines pendant la grossesse, après prise en compte des facteurs de confusion possibles. Ces nouvelles données, publiées dans le JAMA Psychiatry, appellent les professionnels de santé à bien peser le rapport bénéfice-risque, pour la mère et pour l’enfant, avant toute prescription de benzodiazépines dans le traitement des troubles psychiatriques et du sommeil pendant la grossesse.
Car la recherche porte d’une part sur un très large échantillon, elle prend bien en compte les facteurs de confusion dont les facteurs génétiques et liés à l'environnement familial et elle vient confirmer les préoccupations de nombreux médecins et chercheurs, concernant les effets nocifs possibles de ces médicaments sur la santé des nouveau-nés. Cependant, les études ayant porté précisément sur l'association entre les benzodiazépines et le risque de fausse couche restent limitées.
L’étude quantifie le risque de fausse couche associé à l'utilisation de ces médicaments pendant la grossesse via l’analyse des données de la base des naissances et de l’Assurance maladie de Taiwan, soit, un total de 3.067.122 grossesses de 1.957.601 femmes âgées en moyenne de 30 ans, dont 4,4 % (soit 136.134) ont connu une fausse couche. Les grossesses ayant entraîné une fausse couche entre 2004 et 2018 ont constitué le groupe de cas et ont été appariées dans un rapport 1:1 avec des participantes témoins en fonction des caractéristiques démographiques et des comorbidités pré-grossesse. L’analyse révèle que :
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l’utilisation de benzodiazépines pendant la grossesse est associée à un risque accru en moyenne de 69 % de fausse couche ;
- des résultats cohérents sont observés par plusieurs sous-analyses menées sur plusieurs périodes de la grossesse ;
- ce risque accru de fausse couche est également observé en association avec l’utilisation des différentes benzodiazépines individuelle couramment utilisées, l’augmentation du risque s’échelonnant de 39 % pour l'alprazolam à 2,52 pour le fludiazépam ;
Cette très large étude cas-témoin menée ainsi à une échelle nationale confirme un risque accru de fausse couche associé à l'utilisation de benzodiazépines pendant la grossesse après prose en compte des facteurs de confusion connus.
Ces résultats appellent donc à la plus grande prudence dans la prescription de ces médicaments durant cette période de grande vulnérabilité pour la mère, et le bébé à naître.
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