HÉMOSTASE et CICATRISATION : Des plaquettes synthétiques longue conservation
Ces plaquettes sanguines synthétiques aussi efficaces que les vraies pour arrêter les saignements ont été mises au point par une équipe de bioingénieurs de l’l'Université de Virginie. Ces plaquettes constituées d’hydrogel ultradoux, décrites dans la revue Science Translational Medicine, promettent, ici sur des animaux modèles, d’arrêter les saignements incontrôlés liées à une plaie traumatique ou à une intervention chirurgicale.
Les plaquettes sanguines, les fragments cellulaires qui aident à la coagulation, ne sont pas toujours disponibles en cas de plaies hémorragique ou de blessure. L’auteur principal, Thomas Barker, professeur de génie biomédical à l'Université de Virginie, vient de fonder SelSym, la société qui va développer ces plaquettes pour une utilisation clinique. Sa technologie pourrait sauver des vies en tant qu’alternative transfusionnelle ou traitement en cas d’indisponibilité de sang total ou de plaquette, à proximité de la scène de l’accident ou de la blessure.
Le défi, pour ces plaquettes sanguines, est leur longévité,
car elles doivent pouvoir être conservées, dans l’idéal plusieurs jours. La réponse à ce problème de longévité est constituée par le mélange d'hydrogels, des particules uniques qui sont pour la plupart "peintes" avec des molécules spéciales conçues pour se lier uniquement à la fibrine, une forme spécifique de la protéine naturelle humaine de coagulation sanguine présente au niveau des plaies.
Ces hydrogels nommés « particules de type plaquette » activent le processus de coagulation là où cela est nécessaire tout en permettant aux molécules de changer de forme et de se lier ainsi à la fibrine, reproduisant le comportement des plaquettes naturelles et permettant d’améliorer le processus de fermeture et de cicatrisation.
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Aucune coagulation « hors cible »
n’est ici observée chez les animaux modèles de plaies hémorragiques ;
- les particules sont de plus complètement excrétées par les reins ;
- les plaquettes synthétiques peuvent donc être utilisées directement infusées dans la circulation sanguine pour arrêter une hémorragie interne difficile à détecter due à une blessure traumatique.
Les chercheurs espèrent que ces plaquettes seront utilisables dans les 5 années à venir, en pratique clinique, et « pourront sauver des vies ».
L’équipe travaille actuellement sur plusieurs approches pour produire à grande échelle le composant de liaison à la fibrine de manière rentable.
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