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HORLOGE BIOLOGIQUE : Et si elle déclenchait la maladie fibrotique ?

Actualité publiée il y a 4 années 3 mois 2 semaines
PNAS
Chez les personnes atteintes de fibrose pulmonaire, les oscillations d'horloge s'étendent jusqu'aux petits espaces aériens, appelés alvéoles.

Ces scientifiques britanniques viennent de découvrir que les personnes qui dorment régulièrement plus de 11 heures ou moins de 4 heures par nuit sont 2 à 3 fois plus susceptibles de souffrir de fibrose pulmonaire, que celles qui dorment 7 heures par jour. Au cœur de cette association surprenante, l'horloge biologique, avec une bonne nouvelle : le ciblage de l'horloge biologique réduit la fibrose in vitro, ce qui révèle une cible possible pour cette maladie incurable et mortelle. En pratique, ces données présentées dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) suggèrent que rétablir une bonne durée et qualité de sommeil permettrait de réduire la sévérité de la maladie.

 

Nos horloges internes régulent presque toutes les cellules de notre corps, calant sur des cycles de 24 heures de nombreux processus tels que le sommeil, la production d'hormones ou le métabolisme. Dans les poumons, l'horloge est principalement située dans les principaux passages de transport d'air : les voies respiratoires. Cependant, les équipes des universités de Manchester, Oxford, Newcastle, de l’University College London (UCL) et de Toronto, ont découvert que chez les personnes atteintes de fibrose pulmonaire, ces oscillations d'horloge s'étendent jusqu'aux petits espaces aériens, appelés alvéoles.

Un lien entre la durée du sommeil et la fibrose pulmonaire indépendant d'autres facteurs de risque connus

L’étude, menée chez la souris révèle qu'en modifiant le mécanisme d'horloge, il est possible de perturber le processus fibrotique, ce qui rend l’animal plus vulnérable à la fibrose pulmonaire. Les chercheurs montrent également que la fibrose pulmonaire est associée à une durée de sommeil trop courte ou trop longue via l’analyse de données humaines de participants à la Biobank britannique.

  • 4 heures de sommeil ou moins par nuit multiplie par 2 le risque de fibrose pulmonaire,
  • 11 heures de sommeil ou plus par nuit multiplie par 3 le risque vs des nuits de 7 heures de sommeil ;
  • un risque légèrement accru de fibrose pulmonaire est également constaté chez les personnes qui restent debout tard le soir ou qui travaillent par quarts.

 

 

La production de collagène dépendante d’une protéine « d’horloge » : une protéine d'horloge de base (REVERBα) altère la production d'une protéine clé dans la fibrose pulmonaire (collagène). Une découverte passionnante, car il serait possible, par traitement médicamenteux, de rétablir la fonction de REVERBα. L’auteur principal, le Dr John Blaikley de l'Université de Manchester commente ces résultats : « La fibrose pulmonaire est une maladie dévastatrice et incurable à l'heure actuelle. Par conséquent, la découverte de ce rôle clé de l'horloge biologique ouvre de nouvelles voies thérapeutiques prometteuses. D’autres recherches seront nécessaires pour comprendre l'association entre la fibrose pulmonaire et la durée du sommeil, pour établir la causalité et la reproductibilité de la relation. Mais si ces résultats étaient confirmés, rétablir le sommeil permettrait de réduire l'impact de la maladie ».

 

On retiendra que l'activité de l'horloge semble augmentée dans les maladies fibrotiques. La découverte de ce rôle probable de l'horloge dans la fibrose suggère que la modification de ces oscillations pourrait être une approche thérapeutique importante.

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