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HYPERTENSION ARTÉRIELLE PULMONAIRE : Ils capturent un « instantané moléculaire »

Actualité publiée il y a 1 année 2 mois 2 jours
JCI Insight
Ces travaux ouvrent l’espoir de parvenir à bloquer l’action délétère de 2 molécules, proline et glucose, dans le développement de la HTAP (Adobe Stock 425734064)

Cette équipe de cliniciens du Brigham and Women’s Hospital (BWH) décrypte pour la première fois les processus sous-jacents à l'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), caractérisée par l’obstruction des vaisseaux des poumons. Ces travaux, publiés dans JCI Insight, ouvrent l’espoir de parvenir à bloquer l’action délétère de 2 molécules, proline et glucose, dans la pathogenèse de l'hypertension artérielle pulmonaire.

 

L'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) est une maladie rare et incurable des artères pulmonaires qui entraîne un décès précoce et qui, comme l’indique son nom, provoque une hypertension artérielle inexpliquée dans les poumons. L'HTAP peut entraîner des difficultés respiratoires, des douleurs thoraciques et de la fatigue. La maladie, dont la cause exacte est inconnue, se caractérise précisément par un excès de tissu cicatriciel et un épaississement des vaisseaux sanguins pulmonaires qui se produisent à la suite d'une augmentation de la « biomasse » cellulaire et entraînent un blocage progressif des petites artères pulmonaires des poumons, une tension sur le côté droit du cœur et l’insuffisance cardiaque.

 

Les dommages aux poumons dans les cas les plus graves peuvent nécessiter une greffe de poumon.

 

Les patients atteints -dont une majorité de femmes- ont ainsi un risque de décès très élevé et cela en dépit des progrès de la prise en charge de la maladie. Il n'existe actuellement aucun remède curatif définitif.

Comprendre l'accumulation de biomasse

L’étude : avec des collègues dont le Dr Matthew Steinhauser, expert en métabolisme et en imagerie cellulaire à l'Université de Pittsburg et des chercheurs de l'Université de Vienne, l’équipe du BHW a entrepris de mieux comprendre les origines de ces obstructions des vaisseaux sanguins. 

 

  • sur la souris modèle d'HTAP, l'équipe, à l’aide d’outils sophistiqués d'imagerie moléculaire avancés, est parvenue à  identifier les blocs de construction chimiques qui sont absorbés par les cellules artérielles et contribuent finalement à l'obstruction des vaisseaux sanguins.
  • la spectrométrie de masse à imagerie multi-isotopes (MIMS) permet d’identifier l'emplacement et l'abondance des principaux contributeurs à la biomasse, y compris l'acide aminé proline et la molécule de sucre glucose ; la technique d’imagerie MIMS se confirme ici comme un outil de microscopie puissant qui produit un « instantané moléculaire » et peut fournir des informations jusqu'à la résolution cellulaire ;
  • l’équipe parvient à visualiser des traceurs de proline et de glucose injectés dans la circulation sanguine d'un animal modèle d’HTAP ;
  • ces mêmes molécules s’avèrent utilisées par les cellules artérielles du poumon pour créer un excès de tissu cicatriciel (dont la protéine collagène), qui mène à l'obstruction des vaisseaux sanguins.

 

« Ces travaux révèlent que l'absorption et le métabolisme des précurseurs protéiques pourraient être des acteurs fondamentaux dans la biologie de l’HTAP".

 

Les scientifiques doivent encore préciser les fonctions exactes de la proline et le glucose dans le développement de l'HTAP humaine afin de trouver le moyen d'inhiber la formation de biomasse, de prévenir l'obstruction des artères pulmonaires et de réduire le risque d'insuffisance cardiaque chez les patients atteints d'HTAP.