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IMMUNITÉ : Une signature génétique prédit une réponse sévère à l’infection

Actualité publiée il y a 1 mois 3 semaines 1 heure
Immunology
Prédire la sévérité d’une réponse à l'infection, chez certains patients, sera bientôt possible, à partir de cette signature génétique (Visuel Adobe stock 286254916)

Comme cela a pu être observé durant la pandémie de COVID, certaines personnes présentent un risque accru de complications graves liées à l'infection. Prédire la sévérité d’une réponse à l'infection, chez certains patients, sera bientôt possible, à partir de cette signature génétique, identifiée par une équipe de biologistes de la Stanford Medicine. Ces travaux, publiés dans la revue Immunology, ont en effet permis d’identifier un point commun chez ces patients à risque élevé de complications : une signature de dysrégulation de l’immunité ou du système immunitaire.

 

Cette signature de mauvaise santé immunitaire est par ailleurs présente chez les personnes présentant des facteurs de risque connus, comme le tabagisme ou un indice de masse corporelle élevé, avant même qu'elles ne soient exposées à un virus ou à une bactérie. Et, bonne nouvelle, cette signature semble modifiable.

 

L’auteur principal, Purvesh Khatri, professeur d'informatique biomédicale, ajoute : « Nous ne savons pas à quoi ressemble un système immunitaire sain. Comment le qualifier ? Nos travaux marquent une étape importante vers cette reconnaissance de la santé immunitaire ».

Une signature génétique de la réponse immunitaire et de la réponse au traitement

La signature génétique découverte par l’équipe californienne prédit également la réponse au traitement chez les patients atteints de sepsis bactérien, de brûlures ou d'asthme. Savoir si le système immunitaire d'une personne est d’attaque ou déficient pourrait aider les professionnels de santé à prendre les décisions thérapeutiques les plus efficaces.

 

L’étude, centrée sur la recherche des modifications de l'expression génétique survenant après une infection par différents virus, a utilisé plusieurs bases de données publiques existantes, comprenant des informations sur les infections et les résultats cliniques des patients, ainsi que des données d'expression génétique (dont les données de l'étude Framingham Heart Study de plus de 5.000 adultes). Ces analyses identifient :

 

  •  un ensemble de gènes liés au système immunitaire -et documentés depuis plus de 10 ans comme impliqués dans l’immunité- :
  • les niveaux d'expression de ce sous-ensemble de 42 gènes prédisent la réponse à l’infection virale ou le risque de contracter une infection légère ou grave ;
  • la dysrégulation immunitaire peut être présente même en l'absence d'infection chez les personnes présentant des facteurs de risque de réponses immunitaires sévères, tels que le tabagisme, l'âge ou le sexe masculin, un IMC élevé ou le diabète ;
  • cette dysrégulation immunitaire est associée à un risque accru de décès, toutes causes confondues, même après prise en compte des nombreux facteurs de confusion possibles.

 

42 gènes, 4 groupes : ces 42 gènes liés au système immunitaire qui composent cette signature de dysrégulation immunitaire, les chercheurs les classent en 4 groupes :

 

  • 2 groupes protègent contre les infections sévères : Les gènes de réponses immunitaires positives comprennent ceux exprimés dans les lymphocytes T, les monocytes et les cellules NK, qui sont toutes des formes différentes de cellules immunitaires ;
  • 2 groupes aggravent les mauvais résultats : ces groupes de réponses immunitaires négatives comprennent des gènes exprimés dans des cellules immunitaires appelées neutrophiles, qui jouent de nombreux rôles dans le système immunitaire. Certains types de neutrophiles semblent être des agents néfastes.
  • c'est le rapport entre ces 2 groupes qui semble être déterminant.

« Cette biologie sous-jacente nous indique que les différentes composantes du système immunitaire contribuent à la santé globale de différentes manières ».

 

Enfin, cette signature immunitaire peut être modifiée : l’arrêt du tabagisme, un meilleur contrôle de la glycémie chez les personnes diabétiques ou encore la perte de poids en cas de surpoids sont autant de mesures de mode de vie, qui permettent de réduire cette dysrégulation immunitaire.

 

Prochaines étapes : les chercheurs étudient actuellement la signature immunitaire chez des patients atteints de maladies chroniques dont les maladies cardiaques. Ils souhaitent également regarder comment l'exercice physique et différents types d'aliments pourraient modifier ces signatures.

Mais d’ores et déjà,

« nous disposons d’un indicateur de la santé immunitaire ».