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La VARIOLE du SINGE épuise aussi le cœur

Actualité publiée il y a 1 année 8 mois 1 semaine
JACC
La myocardite a déjà été associée à une infection par la variole, un virus plus agressif (Visuel Adobe Stock 496251114)

Cette étude de cas, présentée par des cliniciens du Centre hospitalier universitaire de São João (Portugal) suggère qu’outre les lésions cutanées impressionnantes mais souvent bénignes, la variole du singe (ou monkeypox) pourrait entraîner de graves problèmes cardiaques. Le cas en question, présenté dans le Journal of the American College of Cardiology (JACC) a développé une myocardite aiguë environ une semaine après l'apparition des symptômes du monkeypox.

 

La variole du singe est une maladie causée par le virus « monkeypox », de la même famille que le virus responsable de la variole, virus qui provoque une éruption cutanée de boutons ou de cloques sur les mains, les pieds, le visage, les organes génitaux et d'autres parties du corps. Signalée pour la première fois en Europe en mai 2022, ainsi qu'aux États-Unis et dans d'autres pays non endémiques, l’incidence de la maladie est en nette augmentation, atteignant près de 20.000 cas cumulés à fin août.

 

La myocardite, une inflammation du muscle cardiaque, est généralement causée par une infection virale. La myocardite a déjà été associée à une infection par la variole, un virus plus agressif, et les chercheurs soulignent que « par extrapolation, le virus de la variole du singe pourrait également cibler le tissu myocardique et provoquer des lésions cardiaques à médiation immunitaire ».

Variole ou variole du singe, même risque de myocardite ?

Le monkeypox se transmet par contact étroit via des lésions cutanées, des fluides corporels ou des gouttelettes respiratoires. En plus des éruptions cutanées, les symptômes comprennent la fièvre, des frissons, des ganglions lymphatiques enflés, des symptômes respiratoires et des douleurs musculaires. La plupart des infections sont bénignes et les symptômes peuvent durer entre 2 et 4 semaines. La vaccination est recommandée pour les personnes qui ont subi une exposition connue ou présumée au virus.

 

L’étude : les chercheurs ont utilisé l’imagerie CMR (Cardiovascular magnetic resonance) un outil complet, utilisé dans le diagnostic de la myocardite. Le patient s'était présenté 5 jours après l'apparition des symptômes du monkeypox, avec notamment des malaises, des myalgies, de la fièvre et de multiples lésions enflées sur le visage, les mains et les organes génitaux. L'infection positive au monkeypox a été confirmée par PCR. Le patient a été pris en charge en service des urgences 3 jours plus tard, en raison d’une oppression thoracique irradiant dans le bras gauche. L'ECG initial a montré un rythme sinusal avec des anomalies de repolarisation ventriculaire et des tests de laboratoire, des niveaux élevés de protéine C-réactive, de créatine phosphokinase (CPK), de troponine I haute sensibilité et de peptide cérébral natriurétique (ou peptide natriurétique de type B - BNP), ces marqueurs indiquant tous une lésion cardiaque. Enfin, les données de l’imagerie CMR étaient cohérentes avec le diagnostic de myocardite aiguë.

 

La myocardite est donc, comme pour la variole, une complication cardiaque possible de l'infection au monkeypox, conclut l’auteur principal, le Dr Ana Isabel Pinho, du Service de cardiologie du Centre hospitalier universitaire de São João : « Documenter cette relation causale possible va sensibiliser la communauté scientifique et les professionnels de santé à cette complication possible du monkeypox et engage à une surveillance étroite des patients touchés ».

 

Le patient est sorti au bout d'une semaine, complètement rétabli. Des recherches supplémentaires sont en cours afin d’identifier la relation entre le monkeypox et les lésions cardiaques. Mais d’ores et déjà cette étude de cas permet de mieux dépister la complication et de mieux comprendre le lien entre les deux maladies, souligne le Dr Julia Grapsa.