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L’ÉDITION du GÉNOME contre les maladies vectorielles

Actualité publiée il y a 5 années 10 mois 23 heures
Nature Communications
epuis de nombreuses années, des équipes cherchent le moyen de stériliser les insectes mâles pour éliminer ces vecteurs de maladies

Depuis de nombreuses années, des équipes cherchent le moyen de stériliser les insectes mâles pour éliminer ces vecteurs de maladies, telles que le paludisme, qui fait à lui-seul près de 200 millions de nouveaux cas dans le monde chaque année, et entraîne près de 500.000 décès. Un tout nouvel espoir est apporté par cette technologie d’édition du génome CRISPR adaptée pour lutter contre ces organismes nuisibles et éteindre les gènes clés de la fécondité des femelles et de la fertilité des mâles ; Cette méthode, la « precision-guided sterile insect technique », ou pgSIT, développée à l’Université de Californie - San Diego est documentée dans la revue Nature Communications.

 

Les chercheurs de San Diego adaptent l'outil d'édition de gènes CRISPR, maintenant bien connu, de manière à modifier les gènes clés qui contrôlent la détermination du sexe et la fertilité des insectes. Ainsi, les œufs modifiés par la technique pgSIT, introduits dans des populations d’insectes ciblées, ne permettent l’émergence que de mâles adultes stériles, ce constitue une toute nouvelle méthode de contrôle des populations vectorielles, respectueuse de l'environnement et relativement peu coûteuse. « C’est une nouvelle technologie de contrôle génétiques des populations d’insectes et de parasites, à la fois efficace, propre à chaque espèce, autosuffisante, sûre et évolutive », résume le chercheur Akbari, auteur principal et professeur de sciences biologiques de l’Université de San Diego. « Il sera donc possible, à l'avenir, d’utiliser cette technologie en toute sécurité sur le terrain pour supprimer et même éradiquer localement des espèces cibles », ajoute le chercheur.

 

Une petite révolution dans la gestion et le contrôle des insectes : Alors que depuis les années 1930, les chercheurs ont tenté de lâcher dans la nature des insectes mâles stériles afin de contrôler et d’éradiquer les populations d’organismes nuisibles, puis dans les années 1950, des mâles irradiés, avec des effets indésirables considérables, cette nouvelle méthode de stérilisation génétique ou pgSIT basée sur la technique d’édition de gènes CRISPR, permet de produire une progéniture mâle stérile avec une efficacité de 100%. Les gènes ciblés étant communs à un vaste spectre d'insectes, les chercheurs sont convaincus que la technologie peut être appliquée à de nombreuses espèces dont les moustiques porteurs de maladies.

 

Quelle méthodologie ? Le principe serait de modifier génétiquement et de produire les œufs d'une espèce nuisible ciblée. Les expédier ensuite vers un site nuisible afin d’éviter la nécessité d'une installation de production sur site. Déployer enfin ces œufs sur le site, les mâles stériles nés en s'accouplant avec les femelles dans la nature étant incapables de produire des descendants. D’où une réduction de la population.

 

Une technique responsable : basée sur CRISPR, et donc une modification génétique ciblée, sûre, contrôlable et non invasive, la technique pourrait être transférée d'une espèce à l'autre et mise en œuvre à court terme dans le monde entier pour lutter contre les insectes vecteurs de maladies.

 

Les scientifiques souhaitent l’appliquer en priorité à Aedes aegypti, une espèce de moustique responsable de la transmission de la dengue, du Zika, de la fièvre jaune et d'autres maladies à des millions de personnes, puis aux parasites qui ravagent l’agriculture à l'échelle mondiale.