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LÉSION CÉRÉBRALE : Un somnifère met fin à 8 ans de mutisme akinétique

Actualité publiée il y a 3 années 6 mois 1 semaine
Cortex
L'effet inespéré d’un somnifère, le Zolpidem, chez un patient souffrant de graves lésions cérébrales 208730889)

De multiples études décrivent les effets indésirables des médicaments, cette étude de cas, rapportée par des médecins du Radboud University Medical Center (Nimègue) décrit l’effet inespéré d’un somnifère, le Zolpidem, chez un patient souffrant de graves lésions cérébrales. Au réveil, après avoir pris le somnifère et après 8 années de paralysie cérébrale, le patient se montre en effet temporairement capable de parler, de marcher et de reconnaître les membres de sa famille. Ce cas clinique, documenté dans la revue Cortex, à l'aide de scintigraphies cérébrales, suggère que le traitement a supprimé momentanément l’hyperactivité cérébrale indésirable, créant un espace pour une reprise de l’activité cérébrale normale. Ce faisant, ce cas ouvre une nouvelle piste thérapeutique pour ce type de lésion cérébrale.  

 

Car ce patient atteint de mutisme akinétique, c’est-à-dire incapable de bouger et de parler consciemment depuis 8 ans a recommencé à le faire après avoir reçu un somnifère. L'effet décrit comme « spectaculaire mais temporaire », a été matérialisé par scintigraphies cérébrales. L’analyse des données d’imagerie apporte aujourd’hui une meilleure compréhension des processus neurophysiologiques sous-jacents à ce trouble.

Dissiper le bruit de fond qui empêche une activité cérébrale normale

Il y a 8 ans, le patient, âgé à l’époque d’une vingtaine d’années, avait été hospitalisé après un grave manque d'oxygène. Il avait survécu mais avec une grave lésion cérébrale. En raison de cette lésion, le patient n’était plus capable de parler, de manger seul ou de bouger spontanément. Les médecins du Centre Radboud se sont intéressés à ce patient : « Il était clair qu’il nous avait vus et entendus mais à cause de sa lésion cérébrale, il était incapable de nous répondre ».

 

1 somnifère a suffi : Parce que la situation de Richard semblait désespérée, les médecins, en accord avec la famille ont décidé d'administrer ce médicament au patient et « contre toute attente, le Zolpidem a eu des effets remarquables. Après avoir pris le somnifère, Richard a commencé à parler, a voulu appeler son père et a commencé à reconnaître à nouveau ses frères. Avec notre aide, il parvenait même à se lever de son fauteuil roulant et à marcher sur de courtes distances ».  

 

Les scintigraphies cérébrales contribuent à expliquer l’effet du médicament et apportent des informations qui pourraient être cruciales pour d'autres patients souffrant de lésions cérébrales non congénitales graves. Ces scintigraphies montrent une hyperactivité dans certaines zones du cerveau qui induit une sorte de bruit de fond qui empêche une activité cérébrale normale. « Le somnifère peut supprimer cette hyperactivité cérébrale indésirable, créant un espace pour le mouvement ».

 

Les recherches se poursuivent avec l’idée de pouvoir prolonger les effets positifs de Zolpidem pour aboutir à un traitement plus durable de ce type de lésions cérébrales graves.

 

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