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LUPUS : Un test sanguin de pronostic ?

Actualité publiée il y a 2 années 4 mois 2 semaines
PNAS
C’est une nouvelle technique qui permet d’identifier des particules pathogènes dans le sang qui annoncent le développement d’une maladie auto-immune, le lupus (Visuel Adobe Stock 283646387)

C’est une nouvelle technique qui permet d’identifier des particules pathogènes dans le sang qui annoncent le développement d’une maladie auto-immune, le lupus, et qui nous rapproche de l’identification de facteurs de risque jusque-là mal compris. Cette équipe de l’Université d'Aarhus montre qu’il est ainsi possible, à partir d’un simple échantillon de sang de trouver une signature annonciatrice du développement de la maladie. Cette technique révolutionnaire, documentée dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) pourrait révolutionner la gestion du lupus mais aussi celle d’autres maladies auto-immunes.

 

La prévalence des maladies auto-immunes - c'est-à-dire les maladies au cours desquelles notre propre système immunitaire endommage le corps - est en hausse, mais nous savons encore peu de choses sur ce qui les déclenche. Ainsi, les causes spécifiques du lupus, une maladie qui affecte plusieurs millions de personnes dans le monde, restent mal connues, même si des facteurs génétiques sont fréquemment évoqués. Le lupus amène ainsi le système immunitaire à perdre la capacité de faire la distinction entre agents étrangers pathogènes et tissus sains, le système immunitaire devient hyperactif et attaque des tissus sains, provoquant une inflammation et des dommages aux articulations, à la peau (lupus érythémateux cutané) et aux organes internes, dont les reins, les poumons et le système nerveux. Ses manifestations sont donc variées, dont l'enflure et de possibles dommages aux articulations, à la peau, au sang et aux différents organes touchés. La maladie touche en majorité des femmes. Elle est caractérisée par des niveaux élevés d'interféron de type I, une substance normalement sécrétée par les cellules immunitaires en réponse à des infections virales. De précédentes études ont également suggéré qu’une variation du gène PRDM1 pouvait être un facteur de risque de lupus.

Un type de particule protéique jusqu'alors inconnu dans le sang

Cette équipe fait un pas en avant, vers une explication. À l'aide d'une nouvelle technique, les chercheurs Danois parviennent à identifier les particules dans le sang qui déterminent le développement des maladies auto-immunes. Ils constatent que les patients atteints de lupus érythémateux disséminé (également appelé LED ou lupus) présentent un type de particule protéique jusqu'alors inconnu dans le sang et que cette particule est si grosse qu'elle pénètre dans la paroi vasculaire où elle cause des dommages :

 

« Nous pouvons suivre le processus sur un écran et observer cette concentration beaucoup plus élevée de très grosses particules dans le sang »,

résume l’auteur principal, Kristian Juul-Madsen de l’Université d'Aarhus : « En raison de leur taille, ces particules se retrouvent juste au bord du vaisseau sanguin et parfois même contre la paroi du vaisseau où elles déclenchent une inflammation ». Ainsi, être en mesure d’observer la structure des particules est une condition cruciale pour détecter le développement de la maladie.

 

Une nouvelle technique révolutionnaire : pour détecter ces grosses protéines, les scientifiques les connectent avec de plus petites particules métalliques, qui émettent une fluorescence lorsqu'elles sont éclairées par un laser. Ainsi, les protéines peuvent être suivies sur écran et leur concentration traduit le développement de la maladie : « La technique permet d'identifier un phénomène rare mais spécifique au développement du lupus. Ces observations suggèrent aussi qu’il faudrait rester en deçà d’un certain niveau de ces protéines, pour éviter tout risque de développement de la maladie ».

 

Le diagnostic et le traitement précoces peuvent permettre de prévenir les dommages aux organes. Un simple test sanguin pourrait donc prochainement indiquer si le patient est en passe de développer un lupus ou a déjà développé la maladie. Ici, l’analyse selon cette technique d’échantillons de sang de patients et de groupes témoins confirme la présence de ces particules pathogènes et permet de mieux comprendre pourquoi la maladie survient.

« À plus long terme, cela aidera, espérons-le, à prévenir le développement du lupus et à améliorer les connaissances des chercheurs sur les facteurs héréditaires ».

 

« Dans la communauté des chercheurs, l'accent est mis sur la façon dont les maladies inflammatoires conduisent à la libération d'ADN dans le sang et sur le fait que le processus peut, dans une certaine mesure, activer le système immunitaire. Notre nouvelle technique identifie, pour la première fois, une corrélation entre la taille de particules pathogènes et la réponse immunitaire ».

 

Alors que le fardeau des maladies auto-immunes ne cesse d'augmenter, ces méthodes de détection et de mesure innovantes vont permettre de réguler les traitements de manière responsable à la fois en termes de santé et d'économie de la santé.