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LYME et ENCÉPHALITE transmise par les tiques : Vacciner et traiter, c’est possible

Actualité publiée il y a 2 années 11 mois 2 semaines
Journal of Experimental Medicine
La tique « du mouton » (Ixodes ricinus) répandue dans toute l'Europe, peut provoquer à la fois la maladie de Lyme et « l’encéphalite à tiques » (Visuel Laboratory of Molecular Immunology at The Rockefeller University).

Cette équipe Université Rockefeller documente ici des anticorps capables de neutraliser le virus transmis par les piqûres de tiques. Ces anticorps largement neutralisants se révèlent prometteurs dans la prévention de l'encéphalite transmise par les tiques -ici chez la souris- et constituent une première base prometteuse au développement de meilleurs vaccins pour les humains. Ces résultats préliminaires, publiés dans le Journal of Experimental Medicine, suggèrent que les anticorps peuvent non seulement prévenir l'encéphalite transmise par les tiques, mais pourraient même traiter la maladie.

 

L'encéphalite transmise par les tiques est une maladie qui peut entraîner des complications sévères : certaines personnes développent des symptômes pseudo-grippaux qui laissent place à une maladie neurologique endémique, caractérisée par un gonflement du cerveau, une perte de mémoire et le déclin cognitif. L’incidence de ces encéphalites est en augmentation en Europe centrale et en Russie avec environ 10.000 cas chaque année.

 

La borréliose de Lyme peut être poly-systémique, avec des manifestations à la fois neurologiques et articulaires. L’incidence des infections à Borrelia burgdorferi, transmises par les tiques (en particulier Ixodes scapularis) a également considérablement augmenté au cours de la dernière décennie. Les symptômes incluent la fatigue, la douleur, la perte de mémoire ou de concentration et, chez certains patients, l’arthrite inflammatoire, des douleurs articulaires, musculaires, le lupus….

 

Ces maladies restent mal et difficilement diagnostiquées et donc parfois non traitées. Le diagnostic est complexe en particulier parce que les symptômes peuvent apparaître dans les mois voire les années qui suivent la morsure, parce qu'ils sont polymorphes et communs à d'autres maladies. Les seuls tests de la maladie de Lyme approuvés reposent sur la détection des anticorps produits par le système immunitaire en réponse à la maladie.

Les vaccins peuvent fournir une protection, mais seulement pour une durée limitée. Il n'existe aujourd’hui aucun traitement définitif.

Découverte d'un anticorps puissant à large spectre

L’équipe dirigée par le Dr Marianna Agudelo de Rockefeller a examiné près de 800 anticorps obtenus de patients rétablis d’une encéphalite transmise par la tique ou vaccinés contre l'infection. Les anticorps les plus puissants, désignés « VH3-48 » se révèlent in vivo les plus efficaces à repousser les infections futures. VH3-48 est capable de neutraliser différentes souches cultivées en laboratoire du virus de l’encéphalite mais aussi d'autres maladies transmises par les tiques.

 

Le défi de la vaccination réside dans le fait que la plupart des anticorps produits par les humains exposés au virus de l’encéphalite transmise par la tique sont de « mauvaise qualité » et rarement des anticorps « VH3-48 ». C’est également le cas chez les patients vaccinés qui ne parviennent pas à développer ces anticorps VH3-48. Cela explique comment le virus parvient à tromper le système immunitaire, l’incitant à produire des anticorps de qualité inférieure.

 

La découverte du VH3-48 laisse espérer un vaccin plus efficace. Car les vaccins actuels nécessitent 3 doses espacées de 2 ans et n'apportent une protection que pour 5 ans. C’est donc la perspective d’un vaccin de nouvelle génération conçus pour inciter le corps à produire l’anticorps VH3-48 plus puissant, impliquant moins de rappels et également protecteur contre un certain nombre des autres virus transmis par les tiques.

 

Enfin, ces anticorps largement neutralisants pourraient également fournir le premier traitement spécifique de l‘encéphalite transmise par les tiques. Dans l’attente d’un prochain essai clinique.