MSP : Quelle réponse à la désertification médicale
L’objectif de départ, défini en 2010, était de créer 250 maisons de santé pluridisciplinaires sur la période 2010-2013. Selon leur Fédération, la FFMPS, il existait fin 2013 déjà plus de 620 maisons et pôles de santé. Au premier semestre 2015, leur nombre s’élevait à 637 maisons ouvertes, 126 maisons en construction et 260 projets de maisons. Aujourd’hui, on compte un peu plus de 1.000 MSP et l’objectif du gouvernement est d’atteindre en 2018, 1.400 maisons ouvertes sur le territoire français. Une évolution donc rapide et positive, mais répond-elle aux exigences d’égalité d’accès aux soins? En partie, selon les derniers bilans.
Rappelons que les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) sont composées de professionnels de santé libéraux (médicaux, auxiliaires médicaux, voire pharmaciens), et comprennent a minima deux médecins généralistes et un infirmier. Leur mission, proposer une activité de soins de premiers recours hors hébergement ou « hospitalisation ». Elles peuvent également proposer des consultations de médecins spécialistes et participer à des actions de santé publique et de prévention et d'éducation pour la santé. Enfin, les MSP peuvent intégrer les Pôles de Santé au côté d'autres professionnels de santé, d'établissements, de centres et de réseaux de santé…
Ainsi, le nombre des Pôles et Maisons de Santé aurait doublé de 2012 à 2013 et augmente progressivement depuis, au rythme d'environ 150 nouvelles MP chaque année. Selon le bilan du Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET) chaque MSP réunirait en moyenne 5.1 médecins et 9.2 autres professionnels de santé. Leur répartition resterait plutôt homogène sur le territoire, avec 55% des MSP en milieu rural. Enfin, 45% sont constituées en SISA (Société Interprofessionnelle en Soin Ambulatoire), une forme juridique adaptée aux nouveaux modes de rémunération de la Sécurité Sociale et donc équipées d'un logiciel médical labellisé.
Un début de réponse à la désertification médicale : les MSP sont majoritairement localisées dans de petites communes rurales dont l'offre de soins doit être confortée. Ainsi, selon le CGET, c'est le cas de 83 % des maisons de santé et les 2 tiers sont implantées ou en cours d'implantation dans des zones considérées comme « fragiles » par les Agences régionales de Santé. Ainsi, même dans les territoires plus urbains, les MSP sont très majoritairement implantées à la périphérie, moins dotée en offre de soins. Enfin, si l'on se réfère à l'attractivité du territoire pour les médecins, si les MSP sont en moyenne situées dans des zones à plus forte densité de médecins de 55 ans et plus, elles maillent des territoires plutôt d'attractivité moyenne en termes d'installations de médecins. Globalement, si l'on se base sur quelques critères majeurs dont l'offre de soins, les caractéristiques sociodémographiques des populations et la structure spatiale, ce mode d'exercice apporte bien un début de réponse, même s'il subsiste ce qu'on appelle des « zones silencieuses ».
Bref, les MSP occupent aujourd'hui un rôle irremplaçable et indispensable dans l'offre de soins mais elles ne peuvent à elles-seules couvrir l'ensemble du territoire et répondre à la désertification médicale. Ces structures ne sont pas adaptées à tous les territoires, notamment ceux trop peu dotés en population. Au-delà, leur développement a un impact positif certain sur la démographie médicale et les autres structures et dispositifs sanitaires existants.
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