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PALUDISME : Les vaccins à ARNm aussi

Actualité publiée il y a 1 année 3 mois 2 semaines
npj Vaccines
Les vaccins à ARNm trouvent une nouvelle application prometteuse dans la lutte contre le paludisme (Visuel Adobe Stock 431467427)

Les vaccins à ARNm trouvent une nouvelle application prometteuse dans la lutte contre le paludisme. Cette équipe d’immunologues de l’Université George Washington révèle, dans la revue npj Vaccines, comment la technologie ARNm pourrait contribuer à prévenir la maladie, à sauver des millions de vies et à avancer vers l'élimination de ce fléau qui touche encore plus de 240 millions de personnes, chaque année, dans le monde.

 

Le paludisme est toujours endémique dans plus de 90 pays dans le monde et entraîne chaque année environ 630.000 décès. Les vaccins constituent l’intervention qui pourrait permettre d’éliminer la maladie mais, en dépit de nombreuses recherches, il n’existe pas à ce jour de vaccin efficace. Transmis par la piqûre des moustiques anophèles, P. falciparum et P. vivax sont responsables de plus de 90 % de tous les cas et de 95 % des décès liés au paludisme dans le monde. La plupart des cas et des décès surviennent en Afrique subsaharienne, mais la moitié de la population mondiale risque de contracter la maladie.

 

Mais c’est sans compter les dernières avancées technologiques en ce domaine, telles que les vaccins à ARNm, développés lors de l’épidémie COVID. Ces nouvelles plateformes pourraient en effet changer la donne, contre le paludisme et d’autres maladies épidémiques.

Une nouvelle génération de vaccins efficaces contre le paludisme

L’équipe de Washington vient ainsi de mettre au point 2 candidats vaccins à ARNm très efficaces pour réduire à la fois l'infection et la transmission du paludisme. Ces 2 vaccins expérimentaux, testés chez l’animal, induisent une réponse immunitaire puissante, qu'ils soient administrés individuellement ou en combinaison.

« L'élimination du paludisme passe par la vaccination »,

explique l’auteur principal, Nirbhay Kumar, professeur de santé mondiale à la Milken Institute School of Public Health : « La technologie du vaccin à ARNm peut en effet être adaptée et utilisée pour développer ces nouveaux outils de lutte contre le paludisme ».

 

L'étude s’est concentrée sur le parasite Plasmodium falciparum, l'une des 4 espèces de parasites qui causent le paludisme. Les vaccins à ARNm obt été développés avec l’objectif de perturber différents stades du cycle de vie du parasite. Ces travaux précliniques montrent que :

 

  • des souris vaccinées avec un vaccin à ARNm ciblant une protéine qui aide les parasites à se déplacer dans le corps et à envahir le foie,
  • des souris vaccinées avec un vaccin à ARNm ciblant une protéine qui aide les parasites à se reproduire dans l'intestin du moustique,
  • exposées au parasite, développent une forte réponse immunitaire, suffisamment efficace pour réduire l'infection chez l'hôte et chez le moustique vecteur ;
  • la présence d'anticorps protecteurs lors de la transmission de parasites à des moustiques sains réduit également et considérablement la charge parasitaire chez les moustiques, ce qui constitue un atout supplémentaire pour perturber la transmission du paludisme.

 

Ainsi, les 2 candidats se montrent très efficaces pour prévenir l'infection -chez la souris- et à éliminer le risque de transmission.

 

Et les 2 ensemble ? L'équipe a également vacciné des souris avec les deux vaccins ensemble et constate que le cocktail vaccinal réduit encore plus efficacement l'infection et la transmission, sans compromettre la réponse immunitaire.

 

Des essais supplémentaires dont des études précliniques sur des modèles de primates non humains, puis des essais cliniques chez l’Homme seront nécessaires avant de produire et d’utiliser ces vaccins en clinique et en toute sécurité. Cependant ces premiers résultats prometteurs sur le potentiel des vaccins à ARNm contre l’infection et la transmission du paludisme ouvrent une nouvelle ère vers l’éradication de la maladie.

 

Plus largement, le concept de vaccins capables de perturber efficacement plusieurs étapes du cycle de vie du parasite permet de se rapprocher de la production de vaccins pouvant sauver des centaines de milliers de vies en Afrique.