PARKINSON : La fatigue associée à une faible pression diastolique
La pression diastolique ou tension artérielle mesurée lors de la phase de relâchement du cœur apparaît corrélée avec la fatigue dans la maladie de Parkinson, conclut cette étude de l’Université du Michigan et du Système de santé des Anciens Combattants (Ann Arbor). De nouvelles données, publiées dans le Journal of Parkinson's Disease, qui ouvrent ainsi la voie à de nouveaux traitements qui ciblent la pression sans risquer l'hypertension.
La maladie de Parkinson est un trouble progressif qui affecte le mouvement, le contrôle musculaire et l'équilibre. C’est le deuxième trouble neurodégénératif lié à l'âge en termes de prévalence : soit environ 3% des 65 ans et plus et 5% des plus de 85 ans.
La fatigue est un symptôme courant de la maladie de Parkinson (MP), elle touche environ la moitié des personnes atteintes. Cette association de la fatigue avec des réductions faibles mais persistantes de la pression artérielle diastolique tout au long de la journée suggère de tester des traitements qui augmentent cette pression mais sans risquer les effets cardiovasculaires néfastes de l'hypertension artérielle systolique. « La majorité des patients parkinsoniens décrivent leur fatigue comme une diminution des niveaux d'énergie et/ou une perception accrue d'efforts disproportionnés par rapport aux activités accomplies. La fatigue est l'un des 3 symptômes qui les préoccupent le plus », ajoute l’auteur principal, le Dr Vikas Kotagal du département de neurologie de l’Université du Michigan.
Comprendre le fondement biologique de la fatigue dans la maladie de Parkinson
Comprendre le processus biologique sousjacent à la fatigue dans la maladie de Parkinson est une étape nécessaire dans la conception de traitements efficaces contre ses symptômes. L’étude a évalué 35 participants atteints de la maladie de Parkinson, équipés d’un tensiomètre électronique permettant de suivre leur tension artérielle toutes les heures et interrogés sur leurs différents symptômes, dont la fatigue. L’analyse montre que les participants souffrant de fatigue :
- présentent également une pression diastolique moyenne inférieure à ceux qui ne souffrent pas de fatigue ;
- ces différences apparaissent plus marquées dans la matinée.
Une découverte inédite qui, espèrent ses auteurs, pourrait ouvrir la porte à de nouvelles thérapies de la fatigue, actuellement inexploitées. L’idée serait de concevoir et de tester des traitements qui augmentent la pression artérielle diastolique sans risquer l'hypertension artérielle systolique. Enfin, l’étude incite à la surveillance des patients atteints de Parkinson et prenant des médicaments antihypertenseurs.
Enfin, remarquent les chercheurs, si on utilise plus souvent la pression systolique pour décrire la pression artérielle des patients car c’est un bon marqueur d’athérosclérose et de maladies cardiovasculaires, la pression diastolique peut mieux refléter le type de dysfonctionnement autonome spécifique à la maladie de Parkinson.
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