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PARKINSON : Une maladie auto-immune ?

Actualité publiée il y a 4 années 3 semaines 1 jour
Nature Communications
Les cellules T qui réagissent à l'alpha-synucléine sont plus abondantes lorsque les patients sont diagnostiqués pour la première fois avec la maladie.

Ces scientifiques de La Jolla (Californie) suggèrent à nouveau une part d'auto-immunité dans la maladie de Parkinson en identifiant un lien entre les cellules immunitaires et l'apparition de la maladie. L’équipe montre dans la revue Nature Communications que les cellules T qui réagissent à l'alpha-synucléine sont plus abondantes lorsque les patients sont diagnostiqués pour la première fois avec la maladie. Ces cellules T ont tendance "s'estomper"  à mesure que la maladie progresse, et peu de patients en ont encore 10 ans après le diagnostic.

 

Les chercheurs confirment ainsi la présence de signes et de processus d'auto-immunité chez les patients atteints de Parkinson, des années avant le diagnostic et alors que les amas d'alpha-synucléine commencent à s'accumuler dans les cellules cérébrales productrices de dopamine. Ce sont ces amas qui conduiront au développement de symptômes moteurs, au déclin cognitif et finalement à la mort cellulaire.

Réduire la réponse auto-immune pour limiter la progression de la maladie

  • L’auteur principal, le Pr Cecilia Lindestam Arlehamn rappelle une précédente preuve du rôle de l'auto-immunité dans la maladie de Parkinson : une étude de 2007 avait en effet déjà montré en effet que l'alpha-synucléine peut agir comme balise pour certaines cellules T, les obligeant à attaquer par erreur les cellules du cerveau et à favoriser ainsi la progression de la maladie de Parkinson.
  • La nouvelle étude précise la chronologie de la réponse des lymphocytes T et de la progression de la maladie. En examinant des échantillons de sang d'un grand groupe de patients atteints de la maladie de Parkinson et en comparant les cellules T de ces échantillons à ceux de témoins en bonne santé, les chercheurs montrent que les cellules T qui réagissent à l'alpha-synucléine sont plus abondantes lorsque les patients sont diagnostiqués pour la première fois avec la maladie. L’activité des cellules T évolue au cours de la maladie, les cellules étant plus agressives « au départ », puis moins agressives jusqu’à disparaître complètement. C'est presque comme si les réponses immunitaires dans la maladie de Parkinson étaient comme celles qui se produisent pendant la grippe saisonnière, sauf que ces changements se produisent sur 10 ans au lieu d'une semaine.
  • L’analyse du sang d’un patient atteint, à partir de prélèvement recueillis 10 ans avant son diagnostic montre également une forte réponse des lymphocytes T à l'alpha-synucléine ; là encore les niveaux de lymphocytes T se sont progressivement réduits dans les années suivant le diagnostic.

 

Détecter les réponses des lymphocytes T chez les patients à risque permettrait de les « dépister » aux tout premiers stades de développement de la maladie, alors même que les symptômes ne sont pas encore apparents. De plus, pouvoir interférer avec les réponses des lymphocytes T pourrait empêcher la maladie de se manifester ou de progresser.

 

Des thérapies existent déjà pour traiter l'inflammation des cellules T auto-réactives : les thérapies anti-TNF ont ainsi déjà été associées à une incidence plus faible de la maladie de Parkinson.

De nouvelles recherches sont programmées pour suivre des patients atteints de Parkinson sur des périodes plus longues pour mieux comprendre comment la réactivité des lymphocytes T évolue avec la progression de la maladie.

Cependant ces premiers résultats suggèrent déjà de pouvoir détecter la maladie de Parkinson avant l'apparition des symptômes moteurs et de ralentir sa progression avec de nouvelles thérapies.

 

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