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POLYURIE-POLYDIPSIE : Habitude inoffensive ou trouble hormonal ?

Actualité publiée il y a 3 mois 2 semaines 1 jour
NEJM
Il s'agit de faire la distinction entre un patient qui consomme beaucoup de liquide par habitude ou en raison d’un déficit hormonal rare (Visuel Adobe Stock 613835729)

Le message aux médecins, de cette équipe de l’Université de Bâle est de bien faire la distinction entre un patient qui consomme beaucoup de liquide par habitude ou en raison d’un déficit hormonal rare. Si dans la plupart des cas, il ne s’agit que d’une habitude inoffensive, ne pas pouvoir différencier ces 2 comportements peut avoir des conséquences mortelles pour certains patients. L’équipe suisse nous explique, dans le New England Journal of Medicine (NEJM) qu’il est grand besoin d’un test permettant d'établir un diagnostic fiable.

 

Dans la plupart des cas, cette consommation excessive de liquide ou syndrome de polyurie-polydipsie, résulte soit d'une habitude au fil du temps, soit d'une maladie psychologique. Dans de rares cas, l’habitude procède en fait d’un déficit en vasopressine. Cette hormone, libérée par l’hypophyse, régule la teneur en eau et en sel du corps. Les personnes présentant un déficit en vasopressine ne peuvent pas concentrer leur urine, ce qui leur fait perdre de grandes quantités de liquide et avoir tout le temps très soif.

Distinguer la forme « inoffensive » et le déficit en vasopressine :

dans la plupart des cas, cette habitude inoffensive peut être rectifiée par une thérapie comportementale qui va permettre de réduire progressivement la consommation de liquide ;

En cas de déficit en vasopressine, le patient reçoit l'hormone vasopressine, cependant si jamais il est ainsi traité par erreur cela peut entraîner une intoxication hydrique, pouvant mettre sa vie en danger.

 

Tester avec du sel ou de l'arginine ? 2 méthodes de test permettent de faire la distinction.

L’équipe suisse rappelle :

 

  1. l’efficacité d’un test qui stimule la libération de vasopressine via une infusion de sel hautement concentrée : « cependant ; en raison de l'augmentation de la concentration en sel qui en résulte, une surveillance est nécessaire dont la mesure toutes les demi-heures des taux de sel dans le sang des patients », explique l’un des auteurs principaux, le professeur Christ-Crain de l’Université de Bâle ;
  2. un test simplifié et mieux toléré utilise une infusion d'arginine. L'arginine, un acide aminé essentiel, stimule également la libération de vasopressine et offre un diagnostic fiable.

 

L’étude, qui compare l’efficacité et la précision des 2 méthodes, chez 158 participants, conclut que :

 

  • la perfusion de sel a abouti à un diagnostic correct pour plus de 95 % des participants ;
  • la perfusion d'arginine n'a permis d'établir un diagnostic correct que dans un peu moins de 75 % des cas.

 

La conclusion s’impose, privilégier le test par perfusion de sel comme référence pour une différenciation fiable entre la polydipsie et le déficit en vasopressine.